Réalisation : Christophe Honoré | Dans les salles du Québec le 9 décembre 2022 (Axia) |
Le réalisateur réussi à trouver une juste alternance entre une approche frontale, par la voix off presque défiante de son personnage principal, et l’une distanciée, plus observatrice. Il devient en quelque sorte en phase avec son protagoniste adolescent qui, à la suite du drame, doit composer avec son deuil alors même que sa propre identité était en questionnement, voir chancelante. Si l’on reconnaît les pensées d’un jeune Honoré au centre, Paul Kircher, dans le rôle principal, s’acquitte de la tâche improbable de porter un film si personnel sur ses épaules. Sa performance, à l’image du travail de mise en scène, est souvent détachée mais toujours prêtes à s’envoler dans des élans d’émotions. Elle traduit l’immaturité émotionnelle et l’incertitude d’un personnage appelé à grandir trop vite.
Par la profonde tendresse qu’Honoré porte sur ses personnages, le film évite de devenir trop sombre malgré son sujet. Malgré l’état de crise, le récit du cinéaste reste foncièrement bienveillant et, cette fois-ci, avec une vulnérabilité renouvelée pour le cinéaste. Son approche porte fruit, tant Le Lycéen se place comme un de ses meilleurs films à ce jour.