Réalisation: Martin Provost | Dans les salles du Québec le 31 mai 2024 (Sphère Films) |
Le réalisateur du sublime Séraphine dresse un portrait vibrant de la relation entre le peintre Pierre Bonnard et Marthe de Méligny, la femme qui deviendra sa muse. En choisissant de ne pas idéaliser la figure de l’artiste, Provost met en scène ce couple dans toute sa complexité, aussi bien dans la vie que dans le travail.
Le film nous happe visuellement par ses choix artistiques et par l’importance accordée à l’acte de peindre. Même un public qui ne connaît pas Bonnard ou qui a peu de connaissances en histoire de l’art pourra y trouver son bonheur. Bonnard, Pierre et Marthe est une œuvre qui prend son temps, nous présentant avec patience le peintre, l’homme, la femme, la muse et surtout les peintures, sans oublier le contexte historique soigneusement dépeint. Le film ne nous montre pas un artiste en vase clos, mais le situe en relation avec ses contemporains, faisant bien ressentir le désir de révolution artistique qui habitait Bonnard. À travers le film, on passe beaucoup de temps à voir un homme peindre, nous permettant de découvrir ou redévouvrir le grand talent de l’artiste.
Le lien fort et trouble entre Bonnard et sa muse est magnifiquement interprété par Vincent Macaigne et Cécile de France, qui traversent le film tout en nuances.
Malgré les éléments plus dramatiques, il émane de Bonnard, Pierre et Marthe une certaine douceur, probablement liée à l’acte de création. Le film nous laisse avec une envie de nous entourer d’art, une envie d’aimer.