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30 août 2020

Fantasia 2020 | ★★★ | My Punch-Drunk Boxer (판소리 복서)

Fantasia 2020 | ★★★ | My Punch-Drunk Boxer (판소리 복서)

Réalisation: Jung Hyuk-ki
Un jeune homme introverti et passionné par la boxe décide qu’à 29 ans, il est grand temps de se consacrer à sa passion. Avec l’aide d’un entraîneur (qui est plus ou moins motivé à l’entraîner) et d’une jeune femme qui partage son intérêt (en plus de jouer du tambour), il partira à la conquête du monde de la boxe.
Construit comme de nombreux films baignant dans un univers sportif, le personnage principal (un perdant déterminé) devra tracer sa voie vers le chemin de la victoire. Cette histoire de persévérance est déjà vue, et on la reverra certainement dans d’autres films, mais le film de Jung Hyuk-ki se démarque par ses choix de mise en scène, son utilisation de la musique (notamment avec des chansons humoristiques qui narrent certains moments où états émotifs du personnage principal), le rythme soutenu (structuré comme une pièce musicale) ainsi que le scénario habilement ficelé.
My Punch-Drunk Boxer est une comédie rafraîchissante aux dialogues savoureux livrés par des comédiens hors pair. La qualité du scénario est indéniable sans toutefois offrir de rebondissement ou surprise majeure. Le réalisateur réussit ainsi un tour de force en offrant à son public une résolution prévisible qui ne nuit en rien à une œuvre nuancée et d’une grande sensibilité.

28 août 2020

Fantasia 2020 | ★★★ | Tezuka's Barbara

Fantasia 2020 | ★★★ | Tezuka's Barbara

Réalisation: Macoto Tezuka
En associant d’emblée la musique très jazzy et nerveuse de Ichiko Hashimoto, la superbe photo nocturne et colorée de Christopher Doyle et ce personnage d’écrivain star totalement désabusé qui se cache derrière ses lunettes noires, Macoto Tezuka (qui adapte ici un manga signé par son père) fait naître rapidement une sensation bizarre. Avant même que le moindre élément narratif ne soit développé, nous pressentons comme une évidence que Barbara sera l’histoire d’un déclin. Ce sentiment est bien évidemment rapidement amplifié par le personnage de Barbara lui-même, jeune femme perdue, alcoolique, amatrice de magie noire, belle, incontrôlable, ne quittant presque jamais son trench déchiré. Cette femme que les autres ne voient jamais, sorte de caricature de femme fatale d’un monde parallèle, annonce le pire. Mais qui est-elle vraiment? Muse fantasmée? Mr Hyde au féminin? une chose est sûre, elle vient ébranler l’assurance de l’écrivain vedette et le confronte à la médiocrité réelle de ses livres à succès!
Le point de départ est passionnant, mais le film ne convainc jamais autant qu’on le souhaiterait. Malgré ses qualités visuelles et sonores, il ne semble jamais rentrer totalement dans son sujet, à savoir les doutes de l’artiste populaires face à un succès qui peut sembler démesuré. Nous aurions aimé voir un peu plus de douleur, être un peu plus déstabilisé par un film moins sage… et surtout un peu moins éloigné des affres de la création et de la souffrance humaine!
Reste toutefois un film visuellement très agréable. C'est déjà pas si mal!

27 août 2020

Fantasia 2020 | ★★★ | Hunted

Fantasia 2020 | ★★★ | Hunted

Réalisation: Vincent Paronnaud

Avec Hunted, Vincent Paronnaud (auteur de BD sous le pseudo Winshluss, mais également coréalisateur de quelques films avec Marjane Satrapi, dont Persepolis) offre au public de Fantasia un film qui aurait probablement beaucoup fait s’exalter l’habituel public très participatif du festival. La Covid permettra donc au moins aux grincheux que nous sommes d’apprécier le film dans l'environnement calme de notre intérieur. (Même si, avouons-le, il aurait aussi mérité d’être vu sur un grand écran en raison de ses qualités visuelles!)
Certes, le point de départ est sans surprise: un homme séduit une femme, ils passent à la vitesse supérieure mais l’homme est plus inquiétant que prévu, la femme s’enfuit et la chasse commence. Mais ici, au-delà des qualités requises par le genre survival pour que le film soit réussi, on retrouve certains éléments particulièrement intéressants. Non seulement Vincent Paronnaud parvient à conférer à son film une dimension sociétale grâce aux différents portraits qu’il dresse avec justesse, mais en plus, il donne à Hunted une dimension toute particulière en inversant certains thèmes de conte de fées. Le grand méchant loup n’est en effet pas le loup, mais l’homme. D’ailleurs, les humains qui cherchent à aider la femme en détresse n’y parviennent pas et le salut viendra de la bête. Cette spécificité permet à Paronnaud de sortir des codes du genre de manière cohérente en faisant jouer à la nature un rôle protecteur. En découleront quelques scènes de forêt nocturnes, à la limite de l’onirisme ou du surnaturel, visuellement très convaincantes.
Efficace, mais pas uniquement, Hunted est donc une belle petite surprise de la part de Paronnaud... Vivement son prochain film en solo!

25 août 2020

Fantasia 2020 | ★★★¼ | Labyrinth of Cinema (海辺の映画館 キネマの玉手箱)

Fantasia 2020 | ★★★¼ | Labyrinth of Cinema (海辺の映画館 キネマの玉手箱)

Réalisation: Nobuhiko Obayashi
Parmi les films que ne nous voulions manquer sous aucun prétexte dans le cadre de ce Fantasia 2020 figure incontestablement le dernier film de Nobuhiko Obayashi, mort en avril dernier à l’âge de 82 ans.
Avec cet ultime film, le cinéaste suit trois jeunes hommes qui assistent à une projection dans un vieux cinéma. Ils se retrouvent littéralement projetés dans des films anciens et permettent ainsi aux spectateurs que nous sommes de les accompagner dans un voyage aussi bien dans l’histoire du cinéma japonais que dans celle du Japon (en parcourant plus précisément l’époque féodale, la guerre sino-japonaise et la seconde guerre mondiale, avec Hiroshima en point d’orgue) et de croiser entre autres des figures comme Miyamoto Musashi ou Yasujirō Ozu.
Pourtant réalisé par un vétéran, le film semble au début signé par un adolescent amateur de pop culture qui revisite avec insolence ses classiques. Les longues premières minutes, relativement poussives, glissent progressivement vers plus de maîtrise et de gravité, tout en conservant une fantaisie toujours omniprésente mais de mieux en mieux dosée... Au fur et à mesure qu’il progresse, ce film testament (pour une fois, l’expression n’est pas galvaudée) devient de plus en plus touchant et permet à Nobuhiko Obayashi de rendre un dernier hommage à son cinéma national tout un livrant un ultime message anti-guerre et en nous rappelant par ses excès stylistiques qu’il n’est jamais trop tard pour en faire toujours un peu trop!

20 août 2020

Fantasia 2020 | ★½ | Chasing Dream (我的拳王男友)

Fantasia 2020 | ★½ | Chasing Dream (我的拳王男友)

Réalisation: Johnnie To
Johnnie To est prolifique, nous a offert plusieurs très bons films (dont Three, le dernier en date, projeté à Fantasia il y a 4 ans)… mais aussi des beaucoup moins bons. Son dernier Chasing Dream fait malheureusement partie de cette dernière catégorie.
Piètre comédie romantico-mélodramatique, le film fait le grand écart entre le film de boxe (avec certaines scènes plutôt efficaces) et le film de concours de chant télévisuel (considérons ça comme un sous-genre) saupoudré de pop asiatique sirupeuse (mais comportant aussi, avouons-le, quelques bonnes idées).
Les rares aspects positifs du film ne suffisent pas à nous faire oublier une déferlante de guimauveries qui collent aux doigts (de surcroît vues ailleurs à de nombreuses reprises, et souvent en mieux) et de petites touches d’humour pas drôle du tout.
Johnnie To étant le plus gros nom de cette programmation de Fantasia 2020 100% virtuelle, la déception est donc évidente... mais le festival débute aujourd’hui! Alors, on espère voir très bientôt quelques petites trouvailles dont les programmateurs du festival ont le secret!