1 août 2018

Juillet 2018 selon Martin Gignac

Mission: Impossible - Fallout (Christopher McQuarrie)
Chaque mois, Cinefilic revient sur les films qui ont fait... le mois, justement. Une façon de conserver à jamais ces moments marquants, de ramener vers la lumière des images avant des les laisser s'engouffrer dans l'ombre des salles de cinéma et de notre mémoire.

Juillet rime avec Fantasia, ce festival doté de centaines de longs-métrages à découvrir pour le meilleur comme pour le pire. Cette année on retiendra le jouissif Tokyo Vampire Hotel de Sion Sono et ses visions de l'apocalypse, la bouleversante animation Maquia: When the Promised Flower Blooms de Mari Okada sur l'amour maternel, le fort en bouche Microhabitat de Jeon Go-woon qui ressemble à tout sauf à une production de Fantasia dans sa façon de traiter de la marginalité et l'itinérance.
Surtout, il y a eu le colossal Hanagatami de Nobuhiko Obayashi (House), une œuvre testamentaire qui ne ressemble à rien d'autre et dans laquelle il faut absolument s'abandonner pour atteindre le nirvana. Plusieurs personnes sont sorties de la projection. Les autres étaient en extase devant cet incroyable pensum sentimental et mélancolique qui bouleverse la moindre règle cinématographique.

Ce fut également ce moment de l'année où quelques-unes des meilleures créations de Sundance sont arrivées sur le territoire québécois. Stupéfaction totale devant Sorry to Bother You (de Boots Riley), un récit inclassable et contestataire sur l'ordre établi: une sorte de Get Out encore plus cinglé et total.
D'une rare intimité est cette magnifique histoire père/fille racontée dans Leave No Trace, où le social se heurte à la sphère familiale. La trop rare Debra Granik (Winter's Bone) est décidément la cinéaste américaine la plus intéressante du moment!
Davantage surprenant fut Three Identical Strangers (de Tim Wardle), un documentaire plus étonnant qu'une fiction dans lequel le spectateur se sent aussi manipulé que ses sujets.

Suivant un chemin un peu plus balisé  celui des frères Dardenne et de Jia Zhangke  Vivian Qu accouche  néanmoins avec Les anges portent du blanc  d'une métaphore puissante sur la corruption et la difficulté des femmes à faire entendre leurs voix. On y voit cette image, inoubliable, d'une immense statue de Marilyn Monroe qui dévoile des dessous moins enchanteurs que prévu. À regarder en doublé avec le très coloré Ciao Ciao de Song Chuan pour prendre le pouls du rare cinéma chinois qui arrive jusque chez nous.

Impossible de passer sous silence le brio de Mission: Impossible - Fallout. Dans un été hollywoodien complètement abject, il s'agit sans aucun doute de l'unique superproduction américaine à voir sur grand écran. Le réalisateur Christopher McQuarrie se prend momentanément pour Christopher Nolan avec ses scènes d'action hallucinantes et Tom Cruise éclipse les quelques défauts en place grâce à son charisme légendaire. Voilà un film qui fait un bien fou pendant la chaude saison estivale!
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