20 juillet 2012

To Rome with Love (Rome mon amour) ***

To Rome with Love combine les quatre histoires suivantes :
Un étudiant en architecture (Jesse Eisenberg) tombe follement amoureux de la meilleure amie (Ellen Page) de sa copine (Greta Gerwig).
Un homme sans histoire (Roberto Benigni) devient du jour au lendemain une vedette de la télévision.
Un jeune couple se voit séparé dans Rome. Ils devront se retrouver. (avec Penélope Cruz)
Un metteur en scène d'opéra (Woody Allen) fait la connaissance du père du fiancé de sa fille (Alison Pill). Celui-ci se trouve à être un extraordinaire chanteur d'opéra, mais il ne peut chanter que sous la douche.

Réalisateur : Woody Allen | Dans les salles du Québec le 20 juillet 2012 (Métropole Films Distribution)

Après nous avoir fait traverser Londres, Barcelone et Paris, Woody Allen revient avec brio en plaçant cette fois ses personnages dans la très belle ville de Rome. À travers quatre récits inégaux (ceux mettant en scène Roberto Benigni et Penélope Cruz sont les plus faibles), le maître de la répartie parvient toutefois à créer un film à la fois inventif et intelligent. Comme toujours, Allen se plaît à plonger les personnages dans un univers où la connaissance et la maîtrise de l'art sont omniprésentes. Les artistes ont donc une place de choix dans ce film où ils évoluent dans un univers artistique qui semble ne reposer que sur lui-même. Les personnages d'Ellen Page (une actrice qui se plaît à citer les grands auteurs et autres poètes), de Jesse Eisenberg (un étudiant en architecture) et de Woody Allen (un metteur en scène d'opéra incompris) ne vivent que pour leur art en étant coupés de la vie quotidienne. À cet univers, Allen oppose, sous le sceau de la comédie, la banalité de la vie et des relations amoureuses. Ainsi, le personnage de Benigni est un homme sans histoire (quasi insignifiant) qui devient tout à coup une vedette constamment harcelée par les médias alors que de l’autre côté, un jeune couple nouvellement marié verra ses fondations ébranlées par la tentation de l'adultère. Malgré la faiblesse de ces deux récits, Woody Allen arrive savamment à jouer sur la perception des rôles. Sous sa direction, Ellen Page (avec son physique d'adolescente) interprète une femme fatale : si on peine à la croire irrésistible au premier regard, la magie opère et le pari est réussi. C'est d'ailleurs cette histoire de triangle amoureux mettant en scène Jesse Eisenberg, Greta Gerwig, Alec Baldwin et Ellen Page qui est la plus maîtrisée. À elle seule, elle synthétise toutes les autres qui font un peu pâle figure lorsqu'on les y compare. Il n'en reste pas moins que To Rome with Love est un film libre et fantaisiste qui nous rappelle l'importance de l'art dans la vie quotidienne.
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