7 novembre 2019

Cinemania 2019 | 1/3

L'adieu à la nuit (André Téchiné), présenté dans le cadre du festival Cinemania 2019
Le festival Cinemania fête ses 25 ans cette année ! Du 7 au 17 novembre prochain, pas moins de 51 longs métrages y seront projetés. Le film Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma ouvrira en grand cette nouvelle édition. Le film a notamment remporté le Prix du scénario à Cannes en mai dernier. Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier clôturera cette vingt-cinquième édition.
Parmi les films les plus attendus, notons La vérité  le premier film français du brillant réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda  avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche, Chambre 212 de Christophe Honoré, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin ou encore Tu mérites un amour, le premier long métrage de l’actrice Hafsia Herzi.
Cinéfilic sera au rendez-vous et voici un aperçu de quelques films vus avant le début des festivités.

* L'adieu à la nuit (André Téchiné). Cinq ans après L’Homme qu’on aimait trop, le vétéran cinéaste français André Téchiné retrouve son actrice fétiche Catherine Deneuve pour une huitième collaboration. Un très beau rôle que celui de Muriel, une propriétaire d’un centre équestre qui est heureuse d’accueillir son petit-fils (Kacey Mottet-Klein) pour des vacances de courtes durées, car ce dernier à d’autres plans en tête. En collaboration avec Léa Mysius (Ava) à l’écriture, Téchiné continue son exploration du fossé générationnel  un thème récurrent dans ses œuvres  tout en touchant avec doigté le sujet délicat de la radicalisation politique et du terrorisme. Au programme, émotion et suspense dans ce vingt-troisième long métrage et certainement son meilleur depuis Les temps qui changent en 2004.

* Sibyl (Justine Triet), porté à bout de bras par Virginie Efira qui crève l’écran dans le rôle-titre. Sibyl vaut le détour pour sa magnifique prestance. Mise à nue, elle est habitée par ce personnage d’une psychothérapeute qui se remet à l’écriture et dont la vie est chamboulée par la vie tumultueuse d’une nouvelle patiente (Adèle Exarchopoulos, très bien) et ravivant en elle d’intenses souvenirs. Avec son intrigue fragmentée et ses nombreux aller-retour entre le présent et le passé, on ne peut pas dire que la cinéaste manque d’ambition. Dommage toutefois que les rapports entre Sibyl et sa patiente empruntent certains clichés associés au film de psychanalyse, au dénouement somme toute prévisible.

* Convoi exceptionnel (Bertrand Blier). On ne l’attendait plus, mais Blier l’iconoclaste est de retour avec un nouvel exercice décalé et postmoderniste sur la fabrication d’un film. Une réflexion très «méta» comportant quelques moments savoureux avant de s’essouffler à mi-chemin. À voir surtout pour les farouches admirateurs du cinéaste ou pour ceux qui ont envie de voir ce cabot de Christian Clavier dans l’univers Blieresque.

* Rebelles (Allan Mauduit). L’accent est mis sur un humour noir féroce dans ce premier film efficace et jubilatoire d’un cinéaste à suivre. L’intrigue est menée à vive allure et est secondée par un chouette trio de comédiennes (Cécile de France, Audrey Lamy et Yolande Moreau). Si on oublie quelques coquetteries visuelles, on passe un bon moment dans cette fiction pulpeuse et son hymne à la solidarité féminine.
SHARE