Réalisation: Léa Pool | Dans les salles du Québec le 29 mars 2024 (Les films Opale) |
Adaptation du roman Ör de Auður Ava Ólafsdóttir, Hôtel silence met en scène un homme ayant perdu le désir de vivre et laissant tout derrière lui pour se rendre dans une zone de guerre afin de mettre fin à ses jours.
Sébastien Ricard incarne avec nuance Jean, cet homme au bord de sa vie. Il fait le voyage avec très peu de biens; quelques vêtements et surtout ses outils qui serviront à l'exécution de son plan. Il souhaite en finir rapidement. Cependant, et peut-être malgré lui, il fera la connaissance de survivants de la guerre. Hôtel silence est l’histoire d’une rencontre. Celle entre le désespoir d’un homme et la force immuable des survivants du village. Sur place, Jean devient un peu l’homme à tout faire. Avec ses outils, il répare ici et là des habitations délaissées depuis la guerre.
La réalisatrice Léa Pool évite la voie facile du sensationnalisme que l’on retrouve souvent dans les films qui abordent la violence de la guerre. Le film ne cherche jamais à nous choquer avec des images graphiques ou à nous exposer gratuitement la misère humaine. On se retrouve devant des êtres qui ont connu l’horreur et qui souhaitent par-dessus tout rebâtir leur présent. Ce désir très fort d’un futur meilleur est l’étincelle dont Jean a besoin. Graduellement, il retrouve son désir de vivre.
Aux côtés de Sébastien Ricard, on notera la belle performance de Lorena Handschin dans le personnage de Ana. Elle incarne avec douceur une telle force de la vie. Avec Hôtel Silence, Léa Pool nous offre une réflexion sensible sur les effets de la guerre sans jamais s'embourber dans les débats politiques. Le conflit ou la zone de guerre en question pourrait être un peu partout dans le monde. Même si le film raconte l’histoire d’un homme face à sa détresse, on en ressort avec le sentiment que Hôtel Silence est d’abord et avant tout une ode à la résilience des femmes.