Critique rédigée dans le cadre du FNC 2017
Dans un petit village québécois comme tant d’autres, pour une raison inconnue, de paisibles habitants se transforment en zombies assoiffés de chair humaine. Quelques survivants trouvent refuge en forêt.
Réalisateur: Robin Aubert | Dans les salles du Québec le 20 octobre 2017 (Séville)
Après Tuktuq, sorti en début d’année, Robin Aubert nous offre avec Les affamés un second film de très grande qualité. (Pour l’auteur de ces lignes, il s’agirait même à ce jour des deux meilleurs films québécois de 2017!)
Pourtant, les choses ne commencent pas pour le mieux. Durant la première partie des Affamés en effet, Aubert cumule les clichés de manière pas toujours habile. Le genre étant particulièrement riche et prolifique depuis quelques années, le film ne parvient pas dans un premier temps à être autre chose qu’un petit film de zombies pas trop mal fichu (ce qui est cependant un exploit pour un film québécois… la référence en la matière étant jusqu’ici le pitoyable Scaphandrier de sinistre mémoire).
Cependant, dans la seconde partie, Aubert change son fusil d’épaule. Après avoir rassuré le spectateur frileux en le promenant sur des sentiers balisés, il lui offre un tout autre film, hypersensoriel, jouant avec les formes, les couleurs, les sons… et abandonnant définitivement (et de manière totalement assumée) les enjeux dramatiques et autre ficelles scénaristiques qui rassurent autant les investisseurs qu’elles déplaisent aux cinéphiles intransigeants. Il nous entraîne progressivement ailleurs, dans un monde qui n’est plus celui que nous connaissons mais qui lui ressemble pourtant tellement qu’il en devient encore plus inquiétant. Il fait surtout preuve d’une liberté aussi grande que dans Tuktuq, mais d’une manière tout à fait différente… preuve supplémentaire de son talent protéiforme!
Robin Aubert, cinéaste québécois de l’année? Assurément!
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: ***½
Martin Gignac: ***½
Pascal Grenier: ***
Oliver Maltais: ***½
Ambre Sachet: ***½