Réalisation: François Péloquin | Dans les salles du Québec le 22 mars 2024 (Maison 4:3) |
Il est assez difficile de comprendre ce qu’a voulu faire François Péloquin en réalisant La fonte des glaces. Ou plutôt: il est difficile de comprendre pourquoi il a voulu intégrer tant d’éléments disparates dans un film sans être capable de créer un véritable liant entre ses différents éléments.
Lorsqu’il parle de la justice réparatrice, on a envie de lui conseiller de voir quelle finesse il est possible d'aborder un tel sujet dans Je verrai toujours vos visages.
Lorsqu’il parle des relations familiales, on a envie de lui dire que le cinéma québécois a déjà fait plusieurs fois le tour de la question.
Lorsqu’il parle de la vie des détenus, on a envie de lui dire que son regard est souvent trop superficiel pour nous apporter quoi que ce soit.
Lorsqu’il aborde le sujet de la vengeance ou de la rédemption, on a envie de lui dire qu’il n’a pas le temps de le traiter pleinement et qu’il est obligé de se contenter de raccourcis narratifs sans intérêt.
Enfin, lorsque la dernière partie lorgne vers le thriller, on a envie de lui dire qu’on a cessé de croire à ses propositions…
Et pourtant, allez savoir pourquoi, le film n’est pas totalement dénué de charme. Si l’écriture manque de finesse, les postes techniques sont occupés avec professionnalisme, la mise en scène efficace parvient presque à faire oublier les failles scénaristiques et les acteurs et actrices livrent tous et toutes une prestation sans faille. Irons-nous jusqu’à conseiller le film pour autant? Probablement pas. Mais on en aurait presque envie. C'est peut-être la magie Lothaire Bluteau qui opère ?