26 avril 2018

Cinefilic fait une petite pause

Cinefilic fait une petite pause


Bonjour à toutes et à tous,

Cinefilic est malheureusement contraint de faire une petite pause de quelques semaines...
Mais que nos fidèles lecteurs se rassurent! Nous serons de retour vers la fin du mois de juin, avec une nouvelle formule et un nouveau site internet!
Rendez-vous en été, après notre grand sommeil printanier!
Jean-Marie Lanlo

20 avril 2018

★★★ | You Were Never Really Here

★★★ | You Were Never Really Here

Réalisé par Lynne Ramsay | Dans les salles du Québec le 20 avril 2018 (Entract)
Lorsque la fille d’un sénateur disparaît, un ancien marine devenu tueur à gages est engagé pour la retrouver. Son enquête le conduit vers un réseau de prostitution. S’ensuit une spirale de violence.

***

Six ans après son magistral We Need to Talk about Kevin, l’Écossaise Lynne Ramsay revient avec une nouvelle œuvre forte et envoûtante mais moins maîtrisé. Présenté à Cannes l’an dernier (prix du scénario et prix d’interprétation masculine pour Joaquin Phoenix), ce quatrième long-métrage de la réalisatrice est une adaptation du roman éponyme de l’écrivain américain Jonathan Ames. Comme dans ses œuvres précédentes, Ramsay confirme son attrait pour les ambiances glauques où des personnages torturés et désespérés nagent en eaux troubles.
En tueur à gages (et antihéros) tourmentés, l’excellent Joaquin Phoenix offre une autre performance époustouflante qui conjugue avec nuance toute l’intensité et l’intériorité de son personnage. Il est, de loin, la principale raison de voir ce film dont l’action repose sur ses épaules et son charisme.
En revanche, la réalisation très stylisée et esthétique de Ramsay (ambiance poisseuse, découpage en coupe sautée et montage parfois brusque) n’est pas toujours au diapason avec l’action et la signature d’un cinéma de genre abordé pour la première fois par la cinéaste. À force de trop vouloir imiter (à sa façon) le Taxi Driver de Scorsese (qu’elle déconstruit à l’inverse) ou encore les films de vengeance coréenne de ce nouveau millénaire (comme le célèbre Old Boy de Park Chan-wook et son anthologique séquence de brutalité avec un marteau), You Were Never Really Here souffre en (bonne) partie de ses nombreux emprunts. Il manque aussi cette intensité viscérale dans sa présentation graphique de la violence associée à ce type de cinéma, de telle sorte qu’en fin de compte, le résultat ne dépasse jamais l'exercice de style. Par conséquent, la puissance dramatique n’est jamais aussi poignante ou captivante que l’aurait sans doute voulue la cinéaste.
L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ****
Ambre Sachet: **½

13 avril 2018

★★★ | L’atelier

★★★ | L’atelier

Réalisé par Laurent Cantet | Dans les salles du Québec le 13 avril 2018 (MK2 | Mile End)
Durant l’été à la Ciotat, Olivia (Marina Foïs), écrivaine de renom, anime un atelier d’écriture auprès de jeunes du coin. De sa petite troupe, Antoine (Matthieu Lucci) se démarque, inquiétant Olivia par la violence de ses idées.

***

Avec L’atelier, Laurent Cantet tente d’établir son discours à plusieurs niveaux. A priori thriller social, le film prend des dimensions méta textuelles à partir de son procédé central, mettant en scène des jeunes eux-mêmes dans l’écriture d’un thriller. Le scénario, co-écrit avec Robin Campillo, a le mérite de traiter de l’infiltration d’idées d’extrême droite dans le discours des jeunes français sans tomber dans la facilité, mais ses multiples facettes n’ont pas toute la même puissance.
C’est justement dans les scènes d’atelier que Cantet excelle. Le réalisateur orchestre avec ses acteurs un portrait de la jeunesse française et, dans des passages où l’on devine une grande part d’improvisation, laisse les idées s’entrechoquer librement. Le cinéaste est alors très près, peut-être trop, de son Entre les Murs, mais ces scènes, dans toute leur simplicité, trouvent dans leur mouvement d’idées constant une grande intensité dramatique. Les acteurs jouent un rôle important dans le succès du procédé, Marina Foïs, tout en retenue face à des jeunes énergiques, donnant un point de vue plus posé au spectateur.
Le film devient plus contrôlé par le cinéaste lorsqu’il lorgne tranquillement vers le thriller. Cantet ne perd jamais la dimension sociale de son récit et évite les lieux communs, mais les développements codifiés du genre lui sont plus fastidieux. Sans complètement sombrer, L’atelier devient alors plus didactique et perd des nuances qui faisaient son intérêt.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ★★★ 
Jean-Marie Lanlo: ★★★½
Miryam Charles: ★★½
Martin Gignac: ★★★
Pascal Grenier: ★★½
Ambre Sachet: ★★½