22 juillet 2012

Fantasia 2012: Honey Pupu ***½

Réalisateur: Chen Hung-I

Il n’y a pas vraiment une histoire dans Honey Pupu, mais plutôt des personnages (donc, des histoires) et un thème (la disparition). Tout disparaît en effet dans ce film singulier: des abeilles à certains quartiers, des anciennes technologies aux personnes.
En clair, ce qui n'existait pas avant n’existera plus demain... l'existence est donc ce qui suit mais aussi ce qui précède le néant. Pour faire face à ce nihilisme (plein de bon sens malgré tout), Chen Hung-I lutte par l’art, les formes, la lumière, les sons et propose un assemblage de scènes toutes visuellement superbes accompagnées d’un savant mélange de sonneries de cellulaires, de musique classique et de chansons pop. Loin de donner un résultat hétéroclite, l’ensemble reste très cohérent et sa force sensorielle alimente constamment les personnages, leur permet d’exister, d’échanger, parfois même de faire des miracles et de retrouver ce qui avait disparu (car ce qui disparaît, disparaît-il vraiment?).
Si les personnages de Honey Pupu sont jeunes, beaux, photogéniques et s’intègrent parfaitement dans le travail visuel du cinéaste, ils ne sont jamais utilisés comme de simples instruments mais finissent par avoir une véritable existence. Comme l’art a une durée de vie bien supérieur aux nouvelles technologies (condamnées à disparaître avant même d’avoir été mises sur le marché), nul doute que Vicky, Cola, Assassin et Money ne sont pas près de disparaître de la mémoire des cinéphiles qui auront eu la chance de croiser leur chemin!
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