8 avril 2013

Livre: Paris-Hollywood ou Le Rêve français du cinéma américain

(présenté par N.T. Binh, José Moure et Frédéric Sojcher; Archimbaud / Klincksieck; 288 pages)

Paris, Hollywood... deux villes de cinéma, mais aussi deux systèmes très différents. Pour comparer ces deux façons de concevoir le 7ème art, les responsables de l’ouvrage ont convié des personnalités du cinéma français ayant oeuvré (ou œuvrant toujours) aux États-unis, à faire part de leur expérience à l’occasion de débats menés par des étudiants en cinéma.
La principale qualité de ce Paris-Hollywood est indéniablement la complémentarité du panel proposé: un réalisateur français ayant conservé aux États-Unis son final cut (Costa-Gavras), un cinéaste français s’étant parfaitement intégré au système des studios (Alexandre Aja), un cinéaste à l’univers singulier s’étant retrouvé à la tête d’une franchise prestigieuse (Jean-Pierre Jeunet), une néo américaine faisant des films indépendants en partie grâce à des capitaux européens (Julie Delpy), mais également un directeur photo à la solide réputation internationale (Éric Gautier), une actrice américaine et fortement francophile (Marisa Berenson) et un éminent critique, fin spécialiste du cinéma américain (Michel Ciment).
Nous ne tiendrons pas rigueur aux responsables de l’ouvrage de l’inégalité qualitatif des débats, inhérente à ce genre d’entreprise, mais en regrettons la conduite. S’il est enrichissant pour des étudiants d'interroger des professionnels d’expérience, cela est moins intéressant pour le lecteur. Même si les débats sont coordonnés par les professeurs et responsables de l’ouvrage, ils ne peuvent pas toujours empêcher ceux-ci de partir un peu dans tous les sens. Régulièrement, des questions anecdotiques viennent affaiblir le propos au moment où l’on aurait souhaiter voir l’invité développer une idée.
Si ces importantes réserves ne permettent pas au livre de répondre de manière satisfaisante à la problématique soulevée, la diversité des interlocuteurs et la grande qualité du témoignage de certains (nous pensons principalement à Éric Gautier qui aborde son travail de directeur photo de manière passionnante) permettent à l’ouvrage de se lire avec curiosité et un certain plaisir. Malheureusement, ceux qui souhaitent une analyse plus poussée devront aller voir ailleurs!
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