10 janvier 2014

August : Osage County (Le temps d’un été) ***

Lorsque le patriarche (Sam Shepard) disparaît sans laisser de trace, la famille se regroupe autour de la mère (Meryl Streep), une femme émotivement fragile qui commence à dire ses quatre vérités à son entourage.

Réalisateur : John Wells | Dans les salles du Québec le 10 janvier 2014 (Les Films Séville)

Inspiré d’une pièce à succès de Tracy Letts (qui signe le scénario de ce film), August : Osage County est d’abord et avant tout un projet pour acteurs. La mise en scène académique de John Wells (qui s’y connaît en théâtre et qui a offert il y a quelques années le solide The Company Men) ne sort guère du lot et ne parvient jamais a transcender le sujet du film.
Cet inconvénient est racheté en partie par ses bons comédiens. La distribution, étincelante dans ses personnages secondaires (Ewan McGregor, Chris Cooper, Benedict Cumberbatch, Abigail Breslin, Juliette Lewis, Dermot Mulroney), s’articule principalement autour de femmes fortes. Meryl Streep en fait beaucoup trop mais elle laisse une grande impression, Julia Roberts trouve là son meilleur rôle en carrière, alors que les présences des trop peu connues Julianne Nicholson (la sœur frêle), Margo Martindale (la tante qui n’a pas la langue dans sa poche) et Misty Upham (celle qui aide et qui fait les repas) se font immédiatement ressentir.
Par contre, le scénario ne lésine pas sur les secrets ou les révélations et se fait souvent trop mélodramatique. Ce simili Who Afraid of Virginia Wolf ? aurait pu ressembler au chef-d’œuvre Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin, mais en cours de route, il a bifurqué vers la voie de la facilité et ressemble plutôt par moment à la vieille série québécois Terre humaine. Heureusement, un humour noir et salvateur aère les enjeux.
Pas aussi sirupeux qu’attendu mais moins mémorable que souhaité, August : Osage County demeure un drame de classe, vieillot mais interprété avec vigueur. Le type de long métrage dont raffolent généralement les académiciens des Oscars…
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