19 février 2014

Livre: Le cinéma en couleurs

(Jessie Martin; Armand Colin; 188 pages)

Dans la littérature francophone sur le cinéma, peu d’ouvrages ont été consacrés à la couleur. Les études sur le sujet dans le milieu universitaire anglophone sont certes plus nombreuses, mais seule une, d’après Jessie Martin, a été traduite en français. L’auteure du présent ouvrage se propose donc de «faire la synthèse des différentes recherches, anglophones et francophones, sur la couleur: sa technique, ses usages et ses pratiques».
La première partie, assez technique mais très accessible et passionnante, nous propose un passage en revue de l’évolution des procédés au fil de l’histoire (du coloriage au numérique, en passant par le Technicolor, abordé de manière assez développée et très intéressante).
La seconde partie est ensuite consacrée aux pratiques de la couleur. En parcourant l’histoire du cinéma elle propose notamment un début de réflexion sur le rapport qu'entretient la couleur avec le réel ou sur sa signification. L’analyse, d’abord passionnante lorsqu’elle se consacre aux périodes où le cinéma semble se questionner sur l’usage qu’il doit faire de la couleur, le devient un peu moins à partir des années 50 (peut-être moins en raison de la période étudiée que du changement assumé dans l’angle d’analyse). Si cette dernière partie rend bien compte de la diversification de l'usage de la couleur, elle ressemble un peu trop à une succession d'exemples plus ou moins développés (mais parfois très intéressants) là où une analyse plus globale nous aurait semblé plus pertinente.
Inégal mais globalement instructif, Le cinéma en couleurs n’aborde pas de l’aveu même de l’auteure quelques sujets majeurs. Nous souhaitons donc bien volontiers avec Jessie Martin que «les manques de cet ouvrage [susciteront] des vocations parmi les jeunes chercheurs.» À bon entendeur...
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