7 avril 2015

DVD: Son of a Gun (Le fils adoptif) **

(Réalisateur : Julius Avery; disponible en DVD au Québec chez Métropole Films à partir du 07 Avril 2015)

Dès ses premières minutes, le premier long-métrage de Julius Avery a un air de déjà-vu. Cet air de déjà-vu s’appelle Un prophète (ou Heat plus tardivement dans le film), évoqué avec cette histoire de cohabitation périlleuse (le risque des abus sexuels, les guerres de clans...) entre un jeune détenu et des prisonniers récidivistes dans une prison à sécurité maximale. Passé l’artificialité du décor carcéral, on se demande bien ce qu’un jeune délinquant condamné à 6 mois de prison a fait pour se retrouver entouré de toute la sommité des criminels australiens? Invraisemblance qu’Avery a le mérite de faire oublier momentanément en installant rapidement la relation complexe entre le jeune JR (Brenton Thwaites) et le prisonnier le plus célèbre de l’établissement carcéral, Brendan Lynch (Ewan McGregor), qui lui offre sa protection contre la démonstration de sa loyauté absolue une fois sorti (en le faisant évader).
Sans grande originalité, néanmoins marqué par quelques sursauts d’action très efficaces dans le style de Michael Mann, Son of a Gun décrit l’emprise corruptrice exercée par Lynch, homme ambivalent tour à tour figure paternelle provisoire pour le jeune orphelin en manque de famille et criminel intraitable (on suggérera aux intéressés Paradise Lost, film sorti il y a quelques temps, qui tourne autour du même thème). Sur le papier, le scénario fonctionne probablement mais sur l’écran il y manque outrageusement d’épaisseur et de conviction dans le traitement. Aussi parfait soit-il dans ce rôle à contre-emploi, Ewan MacGregor endosse un personnage d’anti-héros aux motivations incertaines qui peine à captiver et que de toute évidence Avery aurait gagné à explorer davantage. Face à l’acteur de Trainspotting, le jeune Brendon Thwaites fait pâle figure et n’impressionne pas du tout…
Visiblement plus à l’aise dans les scènes de groupe et dans l’action que dans celles plus intimes, Avery signe au final un premier film inégal qui se regarde sans grande passion.
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