10 avril 2015

Noir (NWA) **

Dans un quartier défavorisé, les vies et les destins se croisent.

Réalisateur: Yves-Christian Fournier | Dans les salles du Québec le 10 avril 2015 (Les films Séville)

A l'évidence, Noir possède des qualités, à commencer par la direction photo de Jessica Lee Gagné et par la mise en scène d’Yves-Christian Fournier, qui parviennent a nous donner quelques instants vraiment réussis.
Malheureusement, ces moments ne représentent que des îlots de réussite dans un océan de déceptions.
La plus importante relève du scénario, indéniablement l'élément le moins maîtrisé du film. L'écriture ressemble en effet à une succession de passages imposés (trafics en tous genres, relation difficile avec la police, l'employeur, le conjoint, l'ex-conjoint, l'enfant dont on a la garde, le retour à l'emploi après un séjour en prison... Le liste n'en est qu'à ses débuts mais nous nous arrêterons là). Comme Yves-Christian Fournier semble vouloir caser dans son film toutes les difficultés auxquelles peuvent être confrontées les personnes défavorisées, le scénario a recours à une multitudes d'individus et d'événements qui se croisent pour pouvoir parler de tout. Le problème est qu'à force de se disperser, il ne finit par ne s'intéresser vraiment à rien et à survoler ce qui devient malheureusement une succession de banalités.
Cela ne s'arrête pas là : les éléments imposés ne touchent pas uniquement les phénomènes de société mais aussi le cinéma. Le scénario semble ainsi également contraint d'intégrer des situations pouvant permettre au cinéaste de refaire des scènes vues et revues dans le cinéma américain. Cela commence à faire trop!
À force de vouloir trop en mettre (et surtout de le faire un peu n'importe comment) le film finit par ressembler à un assemblage assez indigeste. Tout ceci est d'autant plus regrettable que, répétons-le, Yves-Christian Fournier possède un talent indéniable, que ses intentions sociales sont fort respectables (et probablement sincères) et que la musique de Patrick Lavoie est parfaitement bien exploitée. Les plus optimistes se contenteront peut-être de ces réussites. Les autres devront malheureusement rester sur leur faim!
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