12 juin 2015

52 Tuesdays **½

Billie, 16 ans, apprend que sa mère veut devenir un homme. Pour faciliter le processus de transition, la jeune fille doit accepter de ne la visiter qu’une fois par semaine et d’aller vivre chez son père pendant un an.

Réalisateur : Sophie Hyde | Dans les salles du Québec le 12 Juin (Cinéma du Parc)

Dans cette histoire de coming-out transgenre, on suit le processus d’une double transformation, celle de la mère et celle de sa fille. Parallèlement aux errements et préoccupations adolescents de Billie, Sophie Hyde oppose le processus très chargé (les hormones, la chirurgie..) et sensible du changement de sexe opéré par la mère. Le sujet est difficile et à l’évidence la réalisatrice met beaucoup de sa propre relation avec ses parents dans le film.
Même si la question de l’identité sexuelle est au centre du récit, le film aborde des questions plus larges qui lui donnent une dimension universelle. Qu’est ce qui fait de nous un bon parent? Comment les décisions d’un parent affectent ses enfants, ses proches? Comment vivre au quotidien avec le changement de sexe d’un être cher?... Pour répondre le plus authentiquement et fidèlement à ces questions, Hyde a créé des conditions de tournage assez inusitées (acteurs non-professionnels, récit miroitant la réelle transformation de son acteur, tournage échelonné sur 52 mardis dans l’année, scénario écrit en étroite collaboration au fil du tournage…). 
Pourtant, si ce dispositif peut s’avérer à première vue inspirant, permettant à un souffle de naturel et de vérité de s’immiscer dans la fabrication du film et dans les interactions de ses acteurs, il est aussi très limité. Très rapidement, le film devient victime de son propre concept, une fausse bonne idée de départ où on sent trop Hyde improviser, tenter comme elle peut de garder une cohérence, une unité d’ensemble. À force de minimiser la relation de la mère et de la fille, malgré son potentiel très riche, et d’être trop poussif dans sa volonté de justifier la place de certains personnages secondaires ou de certaines tranches du récit (complètement inutiles), 52 Tuesdays finit par désintéresser son spectateur…
Un premier film certes courageux et touchant… mais limité.
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