Après la seconde guerre mondiale, Nelly Lenz (Nina Hoss), rescapée des camps de concentration, part à la recherche de son mari qui la croit morte.
Réalisateur: Christian Petzold | Dans les salles du Québec le 12 juin 2015 (EyeSteelFilm)
Le titre fait allusion au club dans lequel la femme, devenue méconnaissable, retrouve son mari. Ce choix n’est pas anodin: il fait bien sûr référence à l’oiseau légendaire capable de renaître de ses cendres, comme l’héroïne revient à la vie après avoir été considérée comme morte. La symbolique semble un peu lourde… elle est malheureusement à l’image d’un film qui manque de subtilité et qui fait tout pour que chaque intention soit bien comprise.
Le principal sujet abordé était pourtant intéressant (le refus d’accepter un passé récent en niant ses réminiscences) et abordé de manière multiple (la femme est doublement niée par son mari: aussi bien comme épouse que comme rescapée des camps). Malheureusement, le traitement de ce vaste sujet n’est pas à la hauteur. Au lieu de faire confiance au spectateur, Petzold préfère le tenir par la main en lui imposant trop ce qu’il doit comprendre et penser. Comme il n’a pas peur des silences et du pouvoir de l’image (son talent est à ce titre indiscutable… son travail parallèle sur la décrépitude d’un corps et d’une ville est d’ailleurs remarquable), les scènes dialoguées, peu nombreuses mais maladroites, semblent toutes avoir un sens qui devient vite étouffant à force d’être trop évident.
Les faiblesses de l’écriture, que nous avions déjà évoquées dans le supérieur Barbara, sont donc une fois de plus ici le point faible de Petzold. Cela est regrettable car le film comporte suffisamment de qualités pour nous donner envie d’en conseiller le visionnement. Au-delà de celles évoquées plus haut, il faut d’ailleurs également signaler la présence d’une Nina Hoss une fois de plus excellente… ainsi que d’une dernière scène particulièrement réussie. Nous aurions aimé que l’écriture soit du même niveau!