(Réalisateurs : Jonathan Milott, Cary Murnion; disponible en DVD au Québec chez eOne à partir du 1 décembre 2015)
Le film d’horreur parodique réalisé par les amateurs du genre n’est pas un exercice facile car il comporte de nombreuses embûches. La principale force de Cooties est de les éviter!
En prenant comme point de départ une épidémie qui transforme tous les pré-pubères en cannibales traquant leurs professeurs dans leur école, Jonathan Milott et Cary Murnion partaient avec plein d’ingrédients évoquant aux cinéphiles quelques souvenirs (films de zombies, huis clos, enfants moins angéliques qu’on pourrait imaginer, préparation au combat avant la tentative d’exfiltration finale, etc.). En bons connaisseurs du cinéma de genre, Milott et Murnion utilisent tous les codes ou situation possibles, mais leur usage n’est pas uniquement destiné aux spectateurs qui les maîtrisent (comme c’est trop souvent le cas dans ce genre de film). Les réalisateurs en font un emploi réfléchi, en veillant constamment à la cohérence de l’ensemble malgré l’hétérogénéité de leurs influences. Cela se ressent grandement au niveau du rythme, particulièrement fluide et agréable.
Autre atout majeur, les réalisateurs ne tombent pas dans la facilité de faire n’importe quoi n’importe comment sous couvert de parodie de mauvais films des années 80. La mise en scène, qui ne cherche surtout pas à révolutionner le genre, est cependant toujours parfaitement maîtrisée et préfère s’inspirer du meilleur que du pire. De plus, les acteurs sont tous compétents et la direction photo est de grande qualité (elle est signée Lyle Vincent, à qui l’on doit celle du très bon A Girl Walks Home Alone at Night).
Le tout, amusant et réjouissant du début à la fin, représente donc un pur divertissement particulièrement réussi. De tels films étant rares, nous ne pouvons que conseiller le visionnement de Cooties (en attendant avec impatience le prochain film du duo Milott / Murnion… qui devrait délaisser la parodie au bénéfice de l’action pure)!
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: ***
Olivier Bouchard: **½