9 octobre 2016

FNC 2016 : Diamond Island ***½

(Réalisateur : Davy Chou)

Diamond Island fait suite au court-métrage Cambodia 2099, qui se déroulait dans les mêmes lieux. Filmant la jeunesse cambodgienne, Davy Chou surprend par son assurance à fouiller la complexité de ces nouveaux adultes avec une sympathie sentie, sans forcer le drame ni chercher le pathos à tout prix.

Différentes strates sociales y sont explorées, tout comme le passé du pays (les Khmers rouges sont évoqués), mais le film évite haut la main les poncifs du cinéma social. En dépit de la pauvreté et de la misère, les personnages vivent en effet avec joie. C’est d'ailleurs lors des scènes nocturnes que Chou touche pleinement à son sujet. Magnifiquement éclairées par les néons de la ville, ces scènes donnent vie à des personnages certes dans l’errance, mais avant tout libres. Habité par la mélancolie, le film ne se prive pas de quelques envolées poétiques bien senties qui ne menacent cependant jamais d’écraser l’ensemble sous la fantaisie.
D'un autre côté, à l’image de la vie des personnages, Diamond Island perd un peu de son ampleur lorsque les journées arrivent. Chou n’est pas moins en contrôle de son sujet, mais le film devient rapidement plus répétitif. L’oppression sociale plus prégnante empêche alors l’œuvre de trouver sa respiration. Ce petit bémol était peut-être inévitable, mais Diamond Island fait tout de même partie des plus beaux films représentant une jeunesse pauvre... tout simplement car il la laisse vivre en dépit de sa situation.
L'avis de la rédaction :

Olivier Bouchard: ***½
Martin Gignac: ***½
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