(Réalisateur: Ben Young | Projeté au Centre Phi le 12 avril 2017)
Après avoir réalisé quelques courts métrages et des séries télévisées, le réalisateur australien Ben Young signe avec Hounds of Love son premier long-métrage.
Les qualités dont il fait preuve sont impressionnantes: direction d’acteur tendue, mise en scène précise, fulgurances visuelles, mais aussi refus de la violence complaisante (ce qui est rare pour un film mettant en scène une adolescente kidnappée et violentée), utilisation efficace de la bande-son (si l’on excepte l’usage peu habile de quelques chansons).
En visionnant ce coup d’essai, il est facile de comprendre pourquoi Universal a déjà approché le réalisateur pour un futur projet. Cependant, au-delà de ses qualités, Hounds of Love souffre de maladresses qui nuisent particulièrement à ce genre de film. Le scénario est judicieusement minimaliste, mais il n'est pas pour autant dépourvu de lourdeurs (notamment en ce qui concerne les doubles relations mère / enfant). De plus, certains détails rendent peu crédible le développement de l’histoire (un couple vivant où il vit pourrait-il vraiment séquestrer des adolescentes aussi facilement sans éveiller les soupçons). Surtout, la fin est d’une affligeante banalité (en plus d’être peu crédible), ce qui ne fait qu’enfoncer le clou. Malheureusement, la mise en scène brillante ne parvient pas à faire passer ces faiblesses d'écriture au second plan car Ben Young peine à l’utiliser pour augmenter la tension générée par une telle situation.
Au final, derrière cette première oeuvre à découvrir malgré ses faiblesses, nous voyons surtout poindre la promesse d’un cinéaste extrêmement talentueux. Souhaitons-lui de ne pas se faire manger tout cru par la machine Hollywoodienne, qui excelle dans l’art de broyer les talents prometteurs!
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½