15 septembre 2018

FCVQ 2018 | Ciné-concert | Metropolis

Un film de Fritz Lang | Musique de Gabriel Thibaudeau
En 2010, le festival Fantasia offrait aux spectateurs Montréalais la chance de découvrir une version restaurée du Metropolis de Fritz Lang comportant 25 minutes d’images que l’on croyait perdues à tout jamais, le tout mis en musique par Gabriel Thibaudeau.
Hier soir, le FCVQ donnait la chance aux spectateurs de Québec d’assister à la projection de la même version, accompagnée de la même trame sonore, mais cette fois interprétée par l’Orchestre symphonique de Québec, toujours dirigé par le compositeur lui-même.
D’un point de vue purement cinématographique, cette version de 2010 est une pure merveille. Certes, on peut toujours émettre les mêmes réserves à l’encontre du scénario de Thea von Harbou. Cela a déjà été fait à plusieurs reprises, et nous ne reviendrons pas sur ce point, le génie de la mise en scène de Lang (et la prestation hallucinante / hallucinée de Brigitte Helm) les atténuant grandement. Par contre, les 25 minutes supplémentaires représentent un apport artistique considérable. Non seulement de nouveaux enchaînements améliorent la structure de l’ensemble et rendent le film plus fluide, mais surtout, les nombreux plans supplémentaires ajoutés à la séquence de la fuite des enfants donne encore plus de force à cette partie du film, qui était déjà la plus impressionnante.
Pour sa part, la composition de Thibaudeau est remarquable. Assumant les ruptures de ton langiennes, les oppositions franches (noir et bas / blanc et haut pour Lang, cuivres et orgue / cordes et clavecin pour le compositeur) et capable de suivre le cinéaste dans la dernière partie ressemblant à une course folle qui laisse le spectateur hors d’haleine, Thibaudeau nous offre une prestation qui sublime le film sans jamais tenter de lui faire de l’ombre. C'est donc tout le contraire de l’horrible version mise en musique par Giorgio Moroder dans les années 80, quelques mois après la sortie de Flashdance... que le FCVQ nous proposait également hier soir, à la même heure, en plein air et à seulement à quelques mètre de là. Était-ce un clin d’œil des programmateurs du festival ou un pur hasard? Nous ne le saurons jamais, mais une chose est sûre: nous les remercions de ne pas avoir poussé leur goût du fun et du festif jusqu’à nous offrir le mauvais accompagnement musical pour Metropolis! Le kitsch des années 80 est amusant, mais à petite dose seulement!
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