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24 mars 2023

★★★★ | Godland, une vie divine (Vanskabte land)

★★★★ | Godland, une vie divine (Vanskabte land)

Réalisation: Hlynur Pálmason | Dans les salles du Québec depuis le 24 mars 2023 (Enchanté Films)
Un jeune religieux est chargé d’apporter la bonne parole dans un territoire reculé et sauvage… Voilà qui nous rappelle bien des films dont l’action se déroule sur le continent américain. Mais ici, le froid, les paysages arides et les journées sans fin remplacent la luxuriance amazonienne puisque l’action se déroule en Islande ! D’ailleurs, le réalisateur Hlynur Pálmason semble prendre le contre-pied d’un Herzog, et Godland n'a rien d'un Aguirre. Sa mise en scène est posée, toute en retenue et en plans qui durent. La menace (des hommes, de la nature) est plus sourde, et la caméra de la directrice photo Maria von Hausswolff refuse de nous plonger dans l’action en optant pour une certaine distanciation. De son côté, l’acteur Elliott Crosset Hove est lui aussi à l’opposé d’un Kinski… même si son personnage finit par être atteint par le poids de sa mission, qui contribue à lui faire perdre progressivement la raison.
C’est d’ailleurs la force de ce film : jouer sur la lenteur, la beauté de ces paysages pourtant austères, la rudesse des gens rencontrés ; jouer sur cette impression que le temps se déroule plus lentement qu’ailleurs, comme si rien d'exceptionnel ne pouvait arriver. Et pourtant ! Aussi rarement que subrepticement, un accident se produit, un accès de violence, de rage. Mais cela est filmé de manière aussi apparemment détachée que le reste, comme s’il ne fallait pas insister. Et ce refus du spectaculaire produit un effet troublant, presque dérangeant, nous rappelant que tout peut toujours se produire à tout moment, y compris le pire, et que l’homme, même le plus investi par toutes les missions de monde, ne peut rien face à ces démons, au ressentiment des autres, à la puissance des terres... ces terres qui finissent, inexorablement, par nous rappeler à elles.
Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris.
Souviens-toi, Homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière.

21 mai 2021

★★¾ | Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere)

★★¾ | Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere)

Réalisation: Anders Thomas Jensen | En salle et en VSD au Québec à partir du 21 mai (Métropole Films Distribution)
Markus (Mads Mikkelsen), militaire en mission à l’étranger, est visiblement en contrôle de ses émotions jusqu’à ce qu’il soit rappelé au pays lorsque sa femme est victime d’un accident mortel. Dans le même temps, deux spécialistes de statistiques, aidés par un hacker, sont persuadés que la cause n’est pas accidentelle et pensent avoir trouvé les coupables. La police ne les écoute pas. Ils contactent le veuf… et ces nouveaux justiciers dans la ville se mettent en tête de faire payer les présumés coupables. Au milieu de ce petit monde, la fille du militaire va, tour à tour, essayer de vivre avec le drame, de se rapprocher de son père et de faire comprendre aux adultes que la violence n’est pas la solution !
Voilà un bref résumé qui laisse volontairement de côté quelques thèmes abordés par le film… qui en comporte beaucoup trop (tout ne s’explique pas; il faut se méfier des fausses évidences; pour vivre heureux, vivons nos psychoses ensemble, etc.). Nous ne reviendrons pas dans le détail sur tous, ni sur cette impression constante que chaque pas en avant du film est compensé par un pas en arrière… mais nous ne pouvons que regretter cette impression de surplace. En effet, le tout est solidement filmé et les acteurs semblent bien s’amuser à jouer leur petite caricature (les trois geeks à la santé mentale défaillante et le militaire impassible), mais c’est peut-être aussi ce qui est à la base du principal problème du film. Certes, l’opposition entre les personnages porte souvent ses fruits et génère des situations assez amusantes, y compris dans la course à la violence et à la destruction des “coupables”, mais ce parti pris semble en totale opposition avec la thèse du film, qui est justement la condamnation de la violence. Anders Thomas Jensen aurait pu faire le choix d’aller vers une violence dérangeante, vers le cynisme, vers l’absurde, vers le film à thèse, ou prendre finalement beaucoup d’autres directions... mais à la place, il empile ces choix qui finissent par annuler leur propre portée.
Le film, au demeurant relativement plaisant, tourne alors de plus en plus en rond, s’étire de plus en plus inutilement, et finit par laisser un petit goût de vide. Certes, du vide relativement fun, solidement filmé, interprété par des acteurs parfaits… mais du vide quand même. À moins que ce soit du trop-plein. Parfois, comme ici, les deux se confondent!

25 février 2021

★★★ | Alcootest / Another Round  (Druk)

★★★ | Alcootest / Another Round (Druk)

Réalisation: Thomas Vinterberg | Disponible au Québec en VSD à partir du 18 décembre 2020 et en salle à partir du 26 février 2021 (Métropole)
Avec Alcootest, Thomas Vinterberg retrouve Mads Mikkelsen quelques années après le très réussi La chasse. Le résultat, un peu moins maîtrisé, est également beaucoup moins désabusé.
Avec le passage du temps et l’installation du petit traintrain de la vie (professionnelle et domestique), la lassitude peut prendre le dessus. Quatre profs vivent cette triste réalité, jusqu’à ce qu’ils décident de tester la théorie d’un chercheur danois dont l'affirmation peut surprendre: nous naissons avec un déficit d’alcool dans le sang et le taux d’alcool idéal est de 0,5 g. Avec une volonté scientifique digne de leur statut d’enseignants, ils vont donc opter pour une consommation raisonnée, et leur vie va changer pour le mieux. Du moins pour un temps... l’augmentation des doses au delà du raisonnable ne correspondant pas à une hausse de bien-être!
Malheureusement, Vinterberg se laisse un peu enfermer dans son idée de départ et ne parvient jamais vraiment à faire sortir son film de sa morale: boire un peu, c’est bien, mais boire trop, c’est dangereux. Certes, il parvient à donner vie à d’attachants personnages et à créer de véritables interactions avec leurs entourages (famille, élève, collègues), mais le tout, trop théorique, peu incarné et surtout trop illustratif, ne convainc pas totalement. Fort heureusement, les lourdeurs d’écriture sont contrebalancées par la capacité de Thomas Vinterberg à filmer la vie, et principalement trois de ses composantes: la lassitude, les espoirs et les excès. Sa collaboration avec Mads Mikkelsen fait une nouvelle fois mouche, et au delà du discours, c’est surtout le portrait de son personnage que l’on retiendra.
Lors de la toute dernière scène, il peut avec sérénité trouver ce qu’il n’avait alors jamais vraiment trouvé : l’état (réellement) festif. Le prof se libère alors et nous offre une séquence dans laquelle l’envie de vivre en toute liberté explose enfin, de manière plus spontanée et moins calculée qu’à l’occasion des expérimentations éthyliques mal contrôlées. Parfois, une fin est si belle qu’elle fait oublier quasi instantanément les faiblesses d’un film. C’est le cas avec la dernière scène d'Alcootest!

30 juin 2017

La communauté / The Commune (Kollektivet ) ***

La communauté / The Commune (Kollektivet ) ***

Dans les années soixante-dix, au Danemark, un couple décide d'ouvrir une commune. Tout se complique lorsque l'homme tombe en amour et qu'il décide d'emmener sa maîtresse vivre à la maison auprès de sa femme, de sa fille et de ses amis.

Réalisatrice : Thomas Vinterberg | Dans les salles du Québec le 30 juin 2017 (TVA Films)

24 février 2017