21 mai 2021

★★¾ | Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere)

Réalisation: Anders Thomas Jensen | En salle et en VSD au Québec à partir du 21 mai (Métropole Films Distribution)
Markus (Mads Mikkelsen), militaire en mission à l’étranger, est visiblement en contrôle de ses émotions jusqu’à ce qu’il soit rappelé au pays lorsque sa femme est victime d’un accident mortel. Dans le même temps, deux spécialistes de statistiques, aidés par un hacker, sont persuadés que la cause n’est pas accidentelle et pensent avoir trouvé les coupables. La police ne les écoute pas. Ils contactent le veuf… et ces nouveaux justiciers dans la ville se mettent en tête de faire payer les présumés coupables. Au milieu de ce petit monde, la fille du militaire va, tour à tour, essayer de vivre avec le drame, de se rapprocher de son père et de faire comprendre aux adultes que la violence n’est pas la solution !
Voilà un bref résumé qui laisse volontairement de côté quelques thèmes abordés par le film… qui en comporte beaucoup trop (tout ne s’explique pas; il faut se méfier des fausses évidences; pour vivre heureux, vivons nos psychoses ensemble, etc.). Nous ne reviendrons pas dans le détail sur tous, ni sur cette impression constante que chaque pas en avant du film est compensé par un pas en arrière… mais nous ne pouvons que regretter cette impression de surplace. En effet, le tout est solidement filmé et les acteurs semblent bien s’amuser à jouer leur petite caricature (les trois geeks à la santé mentale défaillante et le militaire impassible), mais c’est peut-être aussi ce qui est à la base du principal problème du film. Certes, l’opposition entre les personnages porte souvent ses fruits et génère des situations assez amusantes, y compris dans la course à la violence et à la destruction des “coupables”, mais ce parti pris semble en totale opposition avec la thèse du film, qui est justement la condamnation de la violence. Anders Thomas Jensen aurait pu faire le choix d’aller vers une violence dérangeante, vers le cynisme, vers l’absurde, vers le film à thèse, ou prendre finalement beaucoup d’autres directions... mais à la place, il empile ces choix qui finissent par annuler leur propre portée.
Le film, au demeurant relativement plaisant, tourne alors de plus en plus en rond, s’étire de plus en plus inutilement, et finit par laisser un petit goût de vide. Certes, du vide relativement fun, solidement filmé, interprété par des acteurs parfaits… mais du vide quand même. À moins que ce soit du trop-plein. Parfois, comme ici, les deux se confondent!
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