Johnny Marco (Stephen Dorff), un acteur vedette d’Hollywood à la réputation sulfureuse, vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il y reçoit la visite inattendue de sa fille de 11 ans (Elle Fanning) et doit s’en occuper quelques jours.
Réalisatrice: Sofia Coppola │ En salles le 14 janvier 2011 (Alliance Vivafilm)
Avant tout, oublions la polémique tarantino-vénitienne à propos de l’attribution du Lion d’or du meilleur film à Sofia Coppola et ne cherchons pas à savoir si cette récompense était méritée. Un fait est bien plus important : Somewhere est incontestablement un très bon film sur un sujet peu cinégénique : la vacuité. La réalisatrice a choisi de filmer ce qui nourrit la vie de son personnage principal : le néant. Elle nous entraine ainsi d’une soirée insignifiante à un accouplement avorté, d’une conférence de presse affligeante à une vile remise de prix, d’une partie de jeu vidéo à une sieste au bord d’une piscine. Elle ne raconte pas d’histoire, ne cherche jamais à développer son récit ou à étoffer ses personnages et filme, sans crainte de lasser le spectateur, des personnages superficiels, des scènes sans dialogues (ou aux dialogues anodins), des errances sans but. Cela aurait pu aboutir à un film très conceptuel et ennuyeux, mais la grande force de Coppola est justement de parvenir à rendre son film certes mélancolique mais aussi très plaisant, notamment grâce à des petites touches d’humour, à la présence d’une Elle Fanning radieuse, et à quelques très courts et beaux moments de complicité entre une fille trop mature et un père trop adolescent.
Avec ce film, Sofia Coppola porte une fois de plus sur le monde un regard d’une mélancolie acidulée particulièrement personnelle. Elle devient aussi grande observatrice de la vacuité.
Avec ce film, Sofia Coppola porte une fois de plus sur le monde un regard d’une mélancolie acidulée particulièrement personnelle. Elle devient aussi grande observatrice de la vacuité.