14 avril 2011

Daydream Nation ***½

Caroline Wexler (Kat Dennings), 17 ans, emménage avec son père (Ted Whittall) dans une petite ville. Constatant qu’elle ne partage rien avec les autres personnes de son âge, elle fait tout pour séduire Mr. Anderson (Josh Lucas), son charmant professeur d’anglais.

Réalisateur : Mike Goldbach │ En salles le 15 avril 2011 (Les films Séville)



Le problème avec les films qui parlent de l’adolescence, c’est qu’ils cherchent trop souvent à s’adresser uniquement à cette catégorie d’âge en n’en retenant qu’une caricature. Le spectacle est donc bien souvent affligeant pour les spectateurs d’un âge plus avancé. Fort intelligemment, Mike Goldbach prend ici un parti différent en cherchant plutôt à en retrouver l’esprit. Il parvient ainsi à nous faire ressentir ce désintérêt pour un monde sans espoir (catastrophe industrielle, présence d’un tueur en série, adultes ayant depuis longtemps perdu leurs illusions) et se fait un bel observateur de la recherche du plaisir immédiat ou de cette étrange impression d’appartenance à un monde parallèle (impression renforcée par le superbe travail teinté d’onirisme du chef opérateur John Joffin). En refusant le réalisme, Mike Goldbach parvient donc paradoxalement à nous faire toucher une vérité, mais aussi à conférer à son film un charme singulier qui pourrait ressembler à de l’optimisme désabusé.
Malheureusement, la volonté apparente de vouloir accélérer le rythme dans la dernière demi-heure nous éloigne un peu de l’univers jusqu’ici restitué. C’est probablement cette petite faille dans sa belle mécanique qui empêche Daydream Nation d’être un grand film. Il n’en demeure pas moins un premier film aussi prometteur que d’une insouciante gravité particulièrement envoûtante.
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