3 juin 2011

Midnight in Paris (Minuit à Paris) ***½

Gil (Owen Wilson) et Inez (Rachel McAdams), un couple d’Américains aisés, passent quelques jours à Paris. Les deux futurs mariés vivent le parfait amour, jusqu’à ce que leurs préoccupations divergent progressivement. Lors d’une promenade nocturne, Gil, véritable amoureux de la ville, se retrouve comme par enchantement propulsé vers le Paris rêvé d’antan, où il croisera Pablo Picasso, Salvator Dali, Man Ray, les Fitzgerald et bien d’autres.

Réalisateur: Woody Allen │En salles le 3 juin 2011 (Métropole Films Distribution)

Les premières images du film (de véritables cartes postales animées, suivies par les pérégrinations de riches touristes américains dans la capitale du commerce de luxe) peuvent laisser craindre le pire. Pourtant, Allen continue fort judicieusement sur cette voie en allant encore plus loin : sa carte postale, en nous entrainant dans le Paris des années 20, assume pleinement son aspect fantasmé et prend ainsi tout son sens. Ce que recherche Allen, comme son alter ego Owen Wilson (la surexcitation et la fébrilité en moins, le côté doux-rêveur éveillé en plus), c’est justement ce rêve, cette irréalité qui rend la vie plus belle mais permet aussi de comprendre avec plus d’acuité le réel. Si cette fantaisie n’a pas la même force (et la même folie) que dans d’autres films de Woody Allen (on pense bien sûr à Zelig ou à The Purple Rose of Cairo), elle prend ici une gravité surprenante. Woody Allen, devenu un vieux monsieur, y met en effet en scène un homme finissant par comprendre que les plus belles rêveries n’ont d’intérêt que si elles nous permettent d’accepter la réalité de l’existence et les changements inexorables liés à l’œuvre du temps.
Au-delà du charmant délire de son histoire, c’est surtout cette réflexion étonnamment apaisée qui fait la force de cette belle comédie pas si légère qu’elle semble l’être.
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