En traitant sous forme de film choral une histoire de double meurtre pédophile s’étant produit à 23 ans d’intervalle, Baran bo Odar a placé la barre très haut (un thème délicat à traiter, des retours dans le passé, une multitude de personnages à rendre crédible, etc.). Il parvient pourtant à remplir sa mission de manière assez convaincante, même si un personnage (celui du flic veuf) est trop caricatural pour être crédible et si le spectateur exigeant peut ressentir une petite frustration tant chaque personnage et sa parcelle d’histoire personnelle aurait mérité un meilleur développement (ce qu’aurait permis un film plus long). Ces petites faiblesses ainsi que la volonté d’Odar de trop styliser son second long-métrage en dérouteront probablement plus d’un. Pour les autres, ces bémols sont largement compensés par une approche sensible d’un sujet délicat, un scénario bien construit, une ambiance musicale convaincante et une très belle photographie.
