25 juillet 2011

Fantasia 2011: Bellflower ****

Réalisateur: Evan Glodell

En se donnant des allures d’exercice de style prétentieux, Bellflower laisse dans un premier temps craindre le pire. Nous pensons en effet à tort que ces images incroyables sorties d’une caméra créée par le réalisateur spécialement pour le film ne seront qu’au service d’un ego démesuré. Pourtant, Evan Glodell fait vite preuve de sensibilité lorsqu’il décrit un amour naissant et nous nous rendons vite à l’évidence: son histoire n’est pas un prétexte pour faire des images ne ressemblant à rien de connu mais elle s’appuie au contraire sur cet univers graphique et s’en nourrit. L’image, ici, ne se contente pas d’être un outil aidant le spectateur à ressentir une émotion, mais elle est physique, dérangeante, imprévisible, vivante... elle EST émotion et nous permet de pénétrer dans l’intimité des êtres et de leurs souffrances.
Avec ce premier film Evan Glodell nous laisse presque KO tant il nous donne l’impression d’avoir tenté et réussi l’impossible. Se laissera-t-il par la suite enfermer dans des procédés, sera-t-il étouffé par son Bellflower, se laissera-t-il aller à la facilité? Nous le verrons bien, mais pour l’instant, ne boudons pas le plaisir et savourons cette petite merveille.
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