Laura (Monica Del Carmen), 25 ans, passe ses journées dans son appartement. Elle y travaille, observe ses voisins, imagine au téléphone une vie qu’elle n’a pas et ne sort que pour ramener des amants de passages. Un soir, elle rencontre Arturo (Gustavo Sanchez Parra). Leur rencontre prendra une tournure singulière et très différente des autres.
Réalisateur: Michael Rowe │ En salles le 19 août 2011 (Cinéma du parc)
Pour son premier long métrage, Michael Rowe fait preuve d’une maîtrise formelle impressionnante, notamment en raison de plans fixes (qui ne quittent plus l’appartement de l’héroïne après quelques minutes) parfaitement cadrés et éclairés. La précision et le dépouillement de la mise en scène, associés à la justesse de l'interprétation de Monica Del Carmen parviennent en peu de mots à nous faire comprendre l'essentiel du personnage de Laura (sa vie, son passé, ses douleurs). Lorsque cette femme qui multiplie les aventures d’un soir rencontre Arturo (qui la prend violemment et lui donne ainsi le plaisir que les autres ne lui donnent pas), une relation singulière commence. En filmant des pratiques SM de plus en plus violentes de manière très crue et très directe, tout en s'attardant sur des scènes post coïtales d'une grande tendresse, le réalisateur continue de nous faire découvrir avec sincérité l'intimité et les secrets de son personnage principal. Sa grande force est de ne jamais nous donner l'impression de vouloir (nous faire) jouer les voyeurs tant il semble comprendre et respecter Laura. Avec ce film désabusé et d'une grande finesse sur la souffrance, la solitude et les plaies non refermées, Michael Rowe signe un très beau film qui sait aborder une réalité crue de manière frontale mais sobre, évidente mais non explicative, sexuelle mais non impudique.
Vous l'aurez compris, cette Caméra d’or cannoise est à découvrir d'urgence!
