16 septembre 2011

La femme aux cinq éléphants **½

À 85 ans, Svetlana Geier est toujours active. Traductrice de profession, elle donne des conférences à l’université et traduit des romans du russe à l’allemand, y compris les cinq grands romans de Dostoïevski (les éléphants du titre) .

Réalisateur : Vadim Jendreyko | En salles le 16 septembre 2011 (FunFilms Distribution)

Le documentaire de Vadim Jendreyko présente une femme fascinante, dotée d’une intelligence remarquable et qui a consacré la majeure partie de sa vie à la littérature. En s’adressant directement à la caméra, elle arrive à transmettre l’importance des mots et le pouvoir de la traduction comme transmission de connaissances ainsi qu’une réflexion sur l’état du monde. On la suit donc en Ukraine, après plus de soixante ans passés en Allemagne, pour une conférence qu’elle doit donner dans une école. Ce retour à la terre natale lui permet d’effectuer une réflexion sur sa vie et sur le métier de traducteur. Geir est un esprit libre qui ne peut dissocier la vie et l’art. Malheureusement, cette sensation de liberté n’est pas totalement ressentie en raison d'une mise en scène conventionnelle et d'un traitement didactique (chronologie, images d’archives, commentaires du réalisateur) qui ne sert pas le personnage de Svetlana. Une mise en scène plus libre, peut-être plus personnelle aurait mieux servi le propos. Ce que dit Svetlana à ses étudiants à propos de la traduction peut en effet aussi s'appliquer à la mise en scène : il faut lever les yeux du texte (ou du sujet), le faire sien, le garder près du cœur.
SHARE