David Rousseau (Jean-Paul Rouve), un auteur de romans policiers à succès se rend à Mouthe, « la ville la plus froide de France », au moment où l'on retrouve le corps d'une starlette locale (Sophie Quinton), sorte de Marilyn du Jura. La police conclut à un suicide, mais l'écrivain refuse de croire à cette thèse et mène l'enquête, croyant voir dans cette affaire une belle source d'inspiration pour son nouveau roman.
En réalisant Poupoupidou, Gérald Hustache-Mathieu a visiblement lorgné du côté des films policiers à l'américaine, mais l'ombre de la comédie policière et son enracinement français l'empêchent de leur ressembler. Pourtant, ce qui pourrait apparaître comme un échec (ne pas parvenir à être ce que l'on souhaiterait être) est en réalité le thème du film (choisir entre la réalité et l'illusion d'un ailleurs que l'on imagine forcément meilleur). Comme le personnage de l'écrivain de polar qui opte pour un nom scandinave avant de finalement reprendre son vrai nom, Poupoupidou se rêve en polar à l'américaine, mais reste toujours ancré dans cette France dont la différenciation avec le modèle américain est volontairement excessive (ce qui la fait paraître bien plus archaïque et dilettante qu’elle ne l’est en réalité). En n'étant jamais ce qu'il semble vouloir être, le film devient attachant comme cette Marilyn franchouillarde qui, malgré d’innombrables références à la star, ne se contente jamais d'être une vulgaire copie.
Au-delà de son thème particulièrement intéressant, le film possède d'autres qualités (une photo soignée, une ambiance singulière et presque envoûtante, un Jean-Paul Rouve impeccable) et quelques petits défauts (l'utilisation mal maîtrisée de la voix off de la défunte, un développement de l'intrigue qui aurait gagné à être plus rigoureux). Il est surtout une belle surprise certes imparfaite mais au charme évident!