1 juin 2012

Jesus Henry Christ *½

Henry (Jason Spevack) est un petit garçon surdoué. Doté d'une mémoire photographique, il est constamment mis à l'écart par ses camarades de classe. Élevé seul par sa mère (Toni Collette), il se met à la recherche de son père biologique. Il retrouvera sa trace en la personne du professeur (et docteur dépressif) Slavkin O'Hara (Michael Sheen) qui vient de publier un livre sur le lesbianisme de sa jeune fille (Samantha Weinstein).

Réalisation : Dennis Lee | Dans les salles du Québec le 1er Juin 2012 (Les Films Séville)

Il est presque impossible de ne pas comparer le second long-métrage de Dennis Lee (Fireflies in the garden) aux récentes comédies des dernières années telles que Juno. Mais l’humour subversif et décalé du film de Jason Reitman ne semble pas déteindre sur celui de Lee. La recette utilisée par le réalisateur est la suivante : mettre de l'avant la différence comme étant une force dans une société où tout est normalisé. Ainsi, Henry (le surdoué marginal) et sa demi-soeur Audrey (une lesbienne en devenir) se rendront compte qu'au final, il vaut mieux être différent qu’être comme tout le monde. De ce fait, le parcours qu'emprunte le réalisateur pour arriver à cette conclusion est des plus laborieux. Le scénario ainsi que la mise en scène de Lee ne prennent aucun risque, si ce n'est dans de rares scènes, où l'on peut entrevoir le potentiel de cette histoire mal développée. De plus, le réalisateur construit son récit de façon circulaire autour de moments clés qu'il ne peut s'empêcher de résoudre, n’accordant aucune confiance au jugement du spectateur ou à sa capacité de tirer ses propres conclusions. Dans cette production où rien n'est laissé au hasard (chaque problème a sa fin heureuse), les grands perdants sont certainement les acteurs. Car si les jeunes Spevack et Weinstein s'en tirent bien, Collette et Sheen sont littéralement prisonniers de personnages qui sont beaucoup trop minces pour le talent qu'on leur connaît.
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