15 juin 2012

Les acacias (Las Acacias) **½

Un chauffeur routier transportant des acacias accepte de prendre comme passagers une femme et sa petite fille de quelques mois. Ensemble, ils effectueront 1500 km et apprendront à mieux se connaitre.

Réalisateur : Pablo Giorgelli | Dans les salles du Québec le 15 juin 2012 (K-Films Amérique)

Pour remplir son heure 25 de film, Pablo Giorgelli ne s’autorise pas grand-chose de plus qu’un homme, une femme, un bébé, un camion et quelques pages de dialogues. Certes, les protagonistes descendent parfois un peu du camion et parlent à d’autres personnes, mais l’entreprise reste périlleuse.
Pourtant, le réalisateur ne suscite pas l’ennui, probablement grâce à sa capacité à faire naitre d'un rien une relation ou à nous en dire beaucoup sur cet homme peu loquace aux allures de loup solitaire. Mais on ne peut s’empêcher de se demander si toutes ces qualités ne sont pas au service d’un objectif un peu vain. Qu’est-ce qui intéresse en effet vraiment Pablo Giorgelli : observer le développement d’une relation entre deux personnes ou parvenir à nous entrainer dans son voyage en camion d’une heure et demie sans nous endormir?
Avant même d’avoir le temps de répondre à cette question, la fin la rend caduque. Alors que durant 1h20, tout, du moindre regard à la moindre ligne de dialogue, avait été subtil, les dernières minutes provoquent la chute de l’édifice. Heureusement, il n’y a pas de pirouette scénaristique improbable, bien au contraire… la fin attendue se produit fort logiquement, mais sans la moindre subtilité. Alors que Pablo Giorgelli était parvenu à nous faire comprendre les sentiments de ses personnages sans jamais les expliciter, il se sent dans les dernières minutes obligé de les surligner (aussi bien dans son dialogue que dans les attitudes de son personnage principal). Quand après 1h20 de rien, il se passe un petit quelque chose… cela devient trop. Et forcément, ça rompt le charme!
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