4 octobre 2012

Taken 2 (L’enlèvement) ½

Lors d’un séjour à Istanbul, un ancien agent de la CIA (Liam Neeson) doit assurer la protection de sa fille (Maggie Grace) et de sa femme (Famke Janssen), qui sont dans la mire d’une dangereuse organisation albanaise.

Réalisateur : Olivier Megaton | Dans les salles du Québec le 5 octobre 2012 (20th Century Fox)

Le souvenir du premier Taken remonte à 2008, et il est tout sauf harmonieux. Il s’agissait d’un navet sans queue ni tête, politiquement à l’extrêmement droite de l’échiquier, qui arrivait à être sexiste et raciste mais sans divertir outre mesure. Sans son charisme habituel, Liam Neeson détruisait Paris et tuait pratiquement quiconque se dressait devant lui pour sauver la chair de sa chair. Le tout au sein d’une réalisation tape-à-l’œil, qui donnait la migraine.
Ce constat se répète pratiquement à 100% (bon, cette fois, c’est Istanbul qui va en prendre pour son rhume) dans cette suite nullissime, qui répète une formule gagnante – du moins, qui a rapporté un beau paquet d’argent au box office – sans jamais offrir le minimum garanti : celui de passer un bon moment devant un film idiot. On ne lui demande même pas d’être original et intelligent, mais de livrer la marchandise. Non, Taken 2 est seulement une aberration, une perte de temps totale, qui peut être dommageable pour la cinéphilie du spectateur et pour le cinéma en général. Mais encore là, que peut faire la critique devant un autre produit de l’usine à saucissons de Luc Besson qui, malgré son odeur qui lève le coeur, est encore certain de fracasser le box office?
Il y a tellement d’invraisemblances au pouce carré que le cinéphile finit par rire devant tant de médiocrité. Le scénario manipule à outrance des thématiques importantes (comme la vengeance), la mise en scène d’Olivier Megaton (celui à qui l’on doit les déjà tristes Colombiana et Transporter 3) émule celle d’un Michael Bay bon marché, et la trame sonore fait même des emprunts gênants au grandiose Drive, le meilleur film d’action de 2011. C’est sans parler de l’interprétation qui laisse terriblement à désirer. Liam Neeson a déjà été un grand acteur, Famke Janssen a déjà joué dans des efforts intéressants et Maggie Grace n’a vraiment plus l’âge d’incarner des adolescentes innocentes. Cette Sainte Trinité paraît ici éteinte.
Peut-on vraiment leur en vouloir? Bien sûr que non. Et pour payer le loyer, ils risquent de revenir dans un troisième tome, et une quatrième aventure, un cinquième volet… Pendant ce temps, des grandes fresques comme Faust et Il était une fois en Anatolie ne prennent l’affiche que dans une misérable petite salle de la province. Eh oui, la vie est trop injuste.
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