20 janvier 2013

Livre: L’imaginaire de l’apocalypse au cinéma

(sous la direction de A. Join-Lambert, S. Goriely et S. Fevry; L’Harmattan; 198 pages; 35,95$)

L’imaginaire de l’apocalypse au cinéma est le prolongement d’un colloque organisé en 2010 par le groupe de recherche Cinespi (pour cinéastes et spiritualité) de l’Université catholique de Louvain. Le travail des universitaires originaires de disciplines variées (théologie, philosophie, études cinématographiques, lettres, etc.), est regroupé ici en deux parties distinctes.
Dans la première partie, les chercheurs posent un regard global sur les éléments dominants des films catastrophes américains et s’interrogent sur les différentes représentations de l’apocalypse (et sur leurs rapports avec le texte biblique). D’une grande richesse et d’une réjouissante complémentarité, cette partie offrira probablement aux cinéphiles avertis une approche qui leur permettra d’affiner leur lecture des oeuvres de ce sous-genre (qui connaît ces dernières années un regain de popularité, en raison principalement de la tragédie du 11 septembre 2001 et de la prise de conscience de la menace écologique).
La deuxième partie, malheureusement plus inégale, se consacre à la dimension apocalyptique chez des cinéastes spécifiques. Hormis l’étude passionnante de Charles Quiblier sur Les images d’apocalypse dans Charisma et Kairo de Kiyoshi Kurosawa, le lecteur retrouvera entre autres une étude de l’apocalypse selon Andreï Tarkovski, une autre sur La colère de Dieu selon Werner Herzog ou encore une analyse du Décalogue de Krzysztof Kieslowski, vu comme représentation d’un apocalypse intérieur. Précisons enfin que cette partie comporte aussi des analyses d’oeuvres de créateurs en art vidéo comme Bill Viola ou Bill Theys.
Si la nature de L’imaginaire de l’apocalypse au cinéma ne le rend pas très accessible à un large publique, la démarche interdisciplinaire devrait cependant fortement intéresser un lectorat exigeant ne se limitant pas aux purs cinéphiles.
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