15 mars 2013

Cyanure **½

Fraîchement sorti de prison, un criminel (Roy Dupuis) tente de reconquérir sa femme (Sabine Timoteo) à l’aide son fils adolescent (Alex Etzilnger).

Réalisateur : Séverine Cornamusaz | Dans les salles du Québec le 15 mars 2013 (Les Films Séville)

Délaissant le côté brut et naturaliste de son précédent et très intéressant Cœur animal, la réalisatrice Séverine Cornamusaz emprunte pour son second long métrage un style plus tape-à-l’œil pas très éloigné de la bande dessinée, alternant entre le poids du quotidien et l’imaginaire du jeune héros. L’idée a du génie pour vivifier un sujet maintes fois arpenté et fonctionne effectivement dans la première moitié du récit… pour mieux tomber en panne à mi-chemin.
Il manque en effet parfois de gaz et de munitions à cet effort bien inentionné, mis en scène avec soin et interprété par de bons comédiens. L’histoire, par exemple, ne comporte pas la profondeur souhaitée. Les thèmes y sont mais le mélange n’est guère nutritif. Du coup, on perd patience devant ces personnages en deux dimensions (pauvre Roy Dupuis qui a de la difficulté à nuancer ce méchant uniquement diabolique) et tous ces accents disparates, qui font rire lors de moments plus dramatiques.
Quelque part entre le pertinent Délivrez-moi de Denis Chouinard et l’inégal She’s So Lovely de Nick Cassevetes, Cyanure ressemble à un bon sujet quittant subitement la route à cause de redites et d’invraisemblances. Le nouveau chemin qu’il emprunte est tellement jalonné de nids-de-poule qu’il s’essouffle avant la fin. Cependant, il nous offre tout de même une dernière ligne droite qui tient généralement en haleine. C’est déjà ça de pris.
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