15 mars 2013

La dette (Kret) **½

Pawel (Borys Szyc) et son père Zygmunt (Marian Dziedziel) gagnent leur vie en important en Pologne des vêtements d’occasion depuis la France. Un jour, la une d’un journal fait ressurgir le passé. Zygmunt, ancien héros du syndicat Solidarnosc, y est accusé d’avoir joué le rôle de taupe au service du régime de l’époque.

Réalisateur: Rafael Lewandowski | Dans les salles du Québec le 15 mars 2013 (AZ Films)

Avant même d’aborder son sujet (les blessures du passé peuvent-elles se refermer facilement?), La dette exploite d’intéressantes toiles de fond: le petit milieu des Polonais de France (et leur amour pour un pays d’origine qu’ils ne connaissent plus vraiment), les nouvelles opportunités qu’offre l’Europe sans frontières à ceux qui cherchent à joindre les deux bouts (dans ce cas, l’importation de vêtements qui relève plus de la débrouille que du commerce international) mais aussi bien sûr le quotidien dans la Pologne d’aujourd’hui suite aux bouleversements politiques des dernières années.
Ces éléments intéressants sont bien orchestrés par une mise en scène sobre associée à une bonne direction d’acteur, mais le scénario n’est malheureusement pas toujours à la hauteur. En plus des thèmes déjà évoqués, l’élément central du film (l’histoire d’un héros se retrouvant accusé de traîtrise trente ans après les faits) est mal exploité. L’évolution par paliers manque de fluidité, la succession des moments d’attente est mal négociée et les surprises que nous réserve le scénario nous donnent souvent l’impression que Rafael Lewandowski cherche à maintenir le spectateur attentif en multipliant les petits effets faciles. Malheureusement, le procédé finit par faire de l’ombre aux personnages (pourtant intéressants et variés) et aux relations interpersonnelles (également intéressantes mais que l’on aurait souhaitées plus fouillées).
Au final, La dette est donc un petit film pas désagréable... mais malheureusement trop imparfait pour convaincre pleinement!
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