29 mars 2013

L’homme qui rit **½

En plein hiver, un forain (Gérard Depardieu) recueille deux orphelins (Marc-André Grondin et Christa Theret): un garçon défiguré et une jeune fille aveugle. Quelques années plus tard, la renommée de leur spectacle permettra au jeune homme de devenir célèbre.

Réalisateur: Jean-Pierre Améris | Dans les salles du Québec le 29 mars 2013 (Métropole Films Distribution)

Le début de L’homme qui rit, empreint d’une fibre romanesque particulièrement plaisante, laisse espérer une belle réussite. Très vite, les scènes de représentation théâtrale confirment nos espoirs tant Jean-Pierre Améris excelle dans l’art de jouer avec la poésie de l’illusion (l’utilisation des bruitages et des effets scéniques de théâtre en tête). Malheureusement, lorsqu’il quitte le théâtre pour situer son action dans l’autre monde (celui de la réalité), le film peine à convaincre. Comme si l’histoire de Victor Hugo ne suffisait pas (ou peut-être par peur de n’être qu’un simple illustrateur), il semble pris par le besoin de trop en faire. Certes, le contraste graphique entre la représentation des bas fonds et celle de la vie de château est intéressante, mais elle est malheureusement trop appuyée. La direction artistique très soignée permet à Jean-Pierre Améris de nous livrer une représentation baroque de la noblesse, mais il n’a malheureusement pas le talent d’un Tim Burton et pousse un peu trop loin sa proposition sans vraiment convaincre! En voulant nous imposer une vision d’auteur, Jean-Pierre Améris finit par en oublier son histoire, ses personnages et l’émotion qui aurait dû nous bouleverser lors d’une dernière scène malheureusement trop pâle.
L’homme qui rit nous offre cependant quelques beaux moments de cinéma ainsi que deux belles prestations de Gérard Depardieu et Christa Theret (nous n’en dirons pas tant de Marc-André Grondin dont le jeu est trop figé). Il est donc au final loin d’être désagréable, mais nous donne régulièrement l’impression de passer tout près du grand film populaire qu’il aurait pu être s’il avait opté pour une plus grande sobriété et une plus grande attention envers ses personnages!
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