29 mars 2013

The Host (Les âmes vagabondes) **

La terre n’a jamais connu une telle paix. S’il en est ainsi, c’est parce que des êtres extra-terrestres ont pris possession de nos corps et contrôlent nos esprits. Cependant, la jeune Melanie Stryder (Saoirse Ronan) résiste.

Réalisateur: Andrew Niccol | Dans les salles du Québec le 29 mars 2013 (Les Films Séville)

Le point de départ de The Host est assez intéressant. Andrew Nicoll dissémine en effet de nombreuses pistes propices au développement d’une réflection sur la colonisation (oeuvre civilisatrice ou parasitage qui ne dit pas son nom?). En instaurant un dialogue intérieur entre l’ancien et le nouvel occupant du corps de l’héroïne, il refuse de prendre trop ouvertement parti et évite le manichéisme facile. Sa démarche peut déranger, mais son refus de stigmatiser quiconque (et sa volonté de privilégier le dialogue avant tout) est finalement assez courageux. Ce qui commence comme une fable philosophico-fantastique grand public est de plus servi par le métier d’Andrew Niccol, véritable spécialiste du genre (Gattaca, In Time). Technicien compétent plus que cinéaste génial, il excelle dans la création d’un univers froid et aseptisé qui contribue à rendre le début du film aussi crédible que convaincant.
Malheureusement, lorsque nous quittons les décors dépouillés pour prendre le maquis et rejoindre les humains, The Host ne parvient plus à dissumer sa faiblesse majeure: c’est un film pour ados adapté d’une oeuvre de Stephenie Meyer (Twillight). À partir de là, rien ne va plus. La pseudo complexité de la double histoire d’amour qui émerge sera perçu comme risible par les spectateurs n’ayant plus l'âge de s'interroger sur leurs désirs (le bien contre le mal, ce que l’on veut contre ce que l’on peut, le désir du corps contre la sagesse de sa petite voix intérieure). La problématique étant abordée avec une superficialité constante, les espoirs que nous portions dans le film s’effondrent à vue d’oeil. Andrew Niccol continuant à jouer les tâcherons plutôt talentueux, il parvient tout de même à sauver l’ensemble de la catastrophe. Mais il s’en est fallu de très peu!
SHARE