2 avril 2013

Livre: Projection privée

(François-Olivier Rousseau; éd. Pierre Guillaume de Roux; 288 pages)

De toute évidence, François-Olivier Rousseau sait manier la plume. Ceux qui ne connaissent pas ses ouvrages ou ses distinctions (prix Médicis, grand prix du roman de l’Académie française, etc.) en auront la confirmation en lisant Projection privée. Ils comprendront tout aussi rapidement que l’auteur connaît également bien le cinéma.
Il a en effet été scénariste en plus d’être un spectateur assidu (il a écrit des scénarios pour Dyane Kuris, Anne Fontaine ou Bertrand Tavernier).
Avec Projection Privée, François-Olivier Rousseau revient sur ses passions d’auteur et de spectateur pour nous partager ses souvenirs cinéphiles. Il prend visiblement plaisir à effectuer un va-et-vient entre l’intime et le cinéma, entre la description des lieux qu’il a fréquentés et les films qu’il y a vus, entre ses impressions immédiates (souvent liées au contexte de visionnement) et des analyses plus poussées. Si certaines œuvres abordées sont majeures et connues de tous (Hitchcock, Antonioni, etc.), d’autres sont plus méconnues (la palme revenant à La vie en rose, de Jean Faurez). Cependant, si la volonté de brouillage de frontières constante est intéressante, le résultat est souvent un peu bancal. Il possède il est vrai un certain charme (le caprice des souvenirs dont certains, a priori insignifiants, marquent leurs propriétaires), mais rend difficile l’adhésion complète à la proposition cinéphilico-littéraire de l’auteur. Soit une analyse de film est interrompue par un souvenir personnel impromptu, soit l’image d’un film que nous connaissons vient s’immiscer dans l’évocation d’une époque ou d’un lieu qui éveillait notre imaginaire... et finalement, l’ensemble peine à former un tout cohérent!
La pertinence de certaines critiques et la qualité de certaines évocations personnelles rendent la lecture de l’ouvrage agréable, mais confortent dans le même temps notre sensation de rester un peu sur notre faim!
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