3 mai 2013

The Good Lie (Histoire à faire peur) **

Après avoir pris connaissance d’un secret de famille, un jeune homme (Thomas Dekker) né d’un viol cherche à confronter son père biologique.

Réalisateur : Shawn Linden | Dans les salles du Québec le 3 mai 2013 (Filmoption International)

Tourné en partie à Montréal, ce second long métrage de Shawn Linden (Nobody) expose à travers un scénario digne d’intérêt la descente en enfer d’un homme qui devient peu à peu une bête. Cette odyssée vers le Tartare se veut particulièrement sombre et violente, ce qu’évoque avec force une atmosphère souvent suffocante, bien rendue par la musique et d’intéressants choix esthétiques.
Il est dommage que le metteur en scène ait décidé d’y intégrer des interludes plus gores et humoristiques, où des gens se racontent de courtes histoires de peur autour d’un feu. Ces séquences viennent briser le rythme en place, et les métaphores qui en ressortent ne sont pas toujours très subtiles.
La direction d’acteurs est certes convenable (Thomas Dekker qui a été vu dans le jouissif Kaboom de Gregg Araki est loin d’être mauvais, tout comme Julie Le Breton qui n’a que deux courtes scènes pour se faire valoir et Matt Craven qui campe avec justesse et sobriété le père de substitution), mais la réalisation pèche par excès. Shawn Linden joue avec sa temporalité et ses personnages, créant des histoires dans des histoires, mais sans l’aisance de The Hours, The Words ou Inception. Sa propension à vouloir en mettre plein la vue n’est pas toujours la meilleure idée, surtout en considérant le budget famélique.
The Good Lie n’est donc rien de plus qu’un suspense dans la moyenne, pas vraiment recommandable mais pas à jeter complètement non plus. Derrière ses défauts se cache cette ambition qui pourra, un jour, on l’espère, porter fruit à son créateur.
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