29 novembre 2013

Philomena **

Tout juste renvoyé de la BBC, Martin Sixsmith (Steve Coogan) entreprend d’écrire un article sur de potentielles retrouvailles entre Philomena (Judi Dench) et son fils qui lui fût enlevé cinquante ans plus tôt par le couvent où elle l’a mis au monde.

Réalisé par Stephen Frears | Dans les salles du Québec le 29 novembre 2013 (Les Films Séville)

Inspiré d’une histoire vraie, Philomena raconte pourtant un récit souvent vu au cinéma : deux personnages aux valeurs opposées (ici, une vieille dame bigote et un journaliste cynique) apprennent l’un et l’autre à nuancer leurs idées au cours d’un voyage commun. Le scénario, co-écrit par Steve Coogan (également acteur et producteur du film) cherche à transcender la banalité du récit mais n’y parvient jamais réellement. Il est en partie retenu par un humour pataud, fait pour alléger l’histoire aux allures dramatiques, presque tragiques, qui sombre dans la facilité. De plus, la simplicité des personnages secondaires n’arrange pas les choses. Ils n’occupent en effet que des rôles fonctionnels même s’ils font partie intégrante du récit et n’ont pas d’existence qui leur est propre.
À la caméra, Stephen Frears se fait très tranquille, excepté dans des flashbacks trop explicatifs mais, au final, plus marquants que le reste du film. C’est en effet ici que l’on retrouve les quelques beaux moments de Philomena, réellement sincères dans leurs émotions affichées.
Malheureusement le film est dominé par la quête formatée de deux personnages qui, s’ils sont bien campés, ne sont jamais rien d’autre que des caricatures. À plusieurs moments le journaliste joué par Steve Coogan répète avec cynisme que les journalistes qui écrivent sur des sujets à caractères sociaux sont hypocrites. L’acteur donne alors l’impression d’évoquer le problème de son propre scénario: malgré ses bonnes intentions, il n’est jamais rien de plus qu’un produit terriblement cynique.
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