(Gérard Lenne; La Musardine; 192 pages)
Avec un tel titre, cet ouvrage pourrait être consacré au Mépris de Jean-Luc Godard. Il l’est certes le temps d’un court texte, mais pas uniquement. Le nom de l’auteur (Gérard Lenne, auteur notamment de Érotisme et cinéma), de l’éditeur (La Musardine, bien connu des amateurs d’érotisme), le sous-titre (50 fantasmes cinématographiques) ainsi que l’indication “Réservé aux adultes” en quatrième de couverture annoncent clairement la couleur: il sera surtout question de sexe!
L’idée de départ est alléchante: l’auteur revient sur 50 scènes de films majeurs pour les adapter en fonction de ses fantasmes. Malheureusement, nous comprenons vite que le résultat n’est pas à la hauteur de nos attentes. Certains rares textes ne sont, il est vrai, pas inintéressants, mais la plupart nous confirment que les fantasmes des uns ne sont pas toujours ceux des autres… et qu’un fantasme non partagé peut vite devenir ridicule, voire pitoyable.
L’auteur de ces lignes n’ayant pas particulièrement envie d’imaginer la Blanche-Neige de Disney en pleine partouze avec les sept nains (un par orifice et par membre… le compte est bon!) ou ne fantasmant pas à l’idée de voir la jeune Linda Blair habillée en dessous noirs et se faisant pénétrer par Max von Sydow dans The Exorcist, il faut bien admettre que le potentiel érotique de l’entreprise ne va pas bien loin.
À bien y réfléchir, le souvenir de Lana Turner, tout de blanc vêtue dans The Postman Always Rings Twice , est bien plus érotique que l’idée d’une scène de triolisme entre son personnage, le mari et l’amant. Il y a certaines images cinéphiles auxquelles il est périlleux de s’attaquer!
"Et mes seins tu les aimes?" 50 fantasmes cinématographiques aura surtout le mérite de nous confirmer une évidence: le code Hays avait tout de même du bon!
