Film vu dans le cadre des RVCQ 2013
Un homme et une femme se séparent. Durant les cinquante nuits suivantes, le cinéaste Jean-François Lesage va suivre l’homme dans son quartier montréalais du Mile-End pour filmer ses errances, ses rencontres et les confessions qui s’en suivent sur le thème des déboires amoureux…
Réalisateur: Jean-François Lesage | Dans les salles du Québec le 6 décembre 2013 (Les Films du 3 mars)
Autant le dire d’emblée… le point de départ de ce documentaire laisse craindre le pire. Voir (principalement) des branchouillards du Mile-End nous débiter des banalités comme si le fruit de leurs réflexions nocturnes était passionnant ne présente qu’un intérêt très limité. Fort heureusement, si le sujet choisi est une fausse bonne idée qui pourra à la limite satisfaire quelques adulescents, le réalisateur parvient à éviter la catastrophe. Jean-François Lesage filme en effet les ruelles et les chats errants avec un vrai talent et parvient à tirer profit de la nuit en captant avec sensibilité la singularité de ce moment presque hors du temps. Il prend également le risque de suivre sans relâche un personnage dont le rôle est d'écouter les confessions et de permettre des transitions entre les scènes. L’individu en question, (Severyan Dyakonov), sorte de petit clown triste, apporte au film une poésie indéniable et parviendrait presque, par sa capacité d'écoute, à rendre certains témoignages intéressants.
Ces points positifs ne parviennent pas à faire de Conte du Mile End un film totalement réussi mais nous permet d'obtenir quelques beaux moments de cinéma et nous donne envie de découvrir le prochain film de Jean-François Lesage, en espérant tout de même qu’il n'aie pas envie de faire un Conte du Mile End 2!
Signalons pour finir que le film, très court, (mais pas trop, 1h08) sera précédé lors de son exploitation en salles du court métrage poético-documentaire Taxi pour deux (réalisé par Dan Popa)
