(François-Guillaume Lorrain; Flammarion; 384 pages)
Le cinéma s’inspire souvent d’oeuvres littéraires. S’il est rare de constater l’inverse, il est de moins en moins rare de voir des romans s’inspirer d’événements liés au milieu du cinéma, que ce soit pour le meilleur (Jayne Mansfield 1967, Simon Liberati, Grasset) ou le beaucoup moins bon (Le secret de Rita H., Stéphanie Des Horts, Albin Michel).
Avec L’année des volcans, le romancier et critique de cinéma François-Guillaume Lorrain se livre à son tour à l’exercice en relatant la sulfureuse histoire d’amour entre Roberto Rossellini et la superstar (mais également épouse et mère de famille) Ingrid Bergman. En cinéphile aguerri, l’auteur en profite bien évidemment pour nous plonger dans le milieu du cinéma d’un temps révolu, mais également dans la folle aventure Stromboli, qui vit une star tout abandonner pour vivre un tournage improbable aux yeux du système hollywoodien. Lorrain s’étant fortement documenté, son livre ravira probablement les amateurs de cinéma en leur rappelant ce surprenant combat à distance entre les tournages de Stromboli et de Vulcano… mais aussi entre les deux maîtresses de Rossellini (Bergman et Magnani). Il n’a heureusement pas non plus oublié qu’il écrivait un roman, c’est à dire une oeuvre de fiction, et il a su dépeindre ses personnages de manière convaincante en comblant à sa manières les vides qu’aucune biographies ne pourra remplir. D’ailleurs, pas dupe, il termine son roman par cette petite phrase clin d'oeil: «L’essentiel dans la vie, lui avait appris Rossellini, ce n’était pas l’exactitude, mais les libertés qu’on prenait et qui ne s'accommodaient pas toujours de la vérité.»
D’une lecture agréable, L’année des volcans devrait particulièrement satisfaire les cinéphiles. Il est donc probablement inutile de préciser que nous vous en conseillons fortement la lecture!
