4 juillet 2014

Borgman ***

Borgman (Jan Bijvoet), un SDF des forêts néerlandaises, débarque dans une banlieue bourgeoise et sonne à une porte pour demander l’hospitalité. Le mari (Jeroen Perceval) le repousse violemment, mais son épouse (Hadewych Minis) agit de manière bien différente...

Réalisateur: Alex Van Warmerdam | Dans les salles du Québec le 4 juillet 2014 (EyeSteelFilm)

Après avoir avec succès fait passer Borgman pour une bête traquée dans une première scène très réussie, Alex Van Warmerdam continue à convaincre en faisant de son héros un pauvre bougre qui n’a pas la chance à ses côté… tout en éveillant constamment le doute chez le spectateur quant à sa vraie nature. Malgré ses allures de victimes, Borgman semble en effet un roi de l’incruste et de la manipulation, tout en étant entouré d’un mystère de plus en plus palpable et inquiétant (la capacité à se déplacer sans se faire remarquer, un pouvoir quasi hypnotique, la possibilité de commander les rêves des autres, etc.). Dans un premier temps, les pistes qui permettent au spectateur de découvrir la personnalité de Borgman sont distillées avec intelligence, et la progression narrative rend tout à fait crédible l’évolution des comportements de l’ensemble des personnages. Pourtant, une fois la situation brillamment mise en place, les choses se gâtent un peu. Lorsque la nature maléfique de Borgman ne fait plus aucun doute, Alex Van Warmerdam semble prendre un malin plaisir à se lâcher. Malheureusement, en se libérant des contraintes qu’il s’était imposé (une écriture précise associée à une mise en scène irréprochable), il commence vite à faire n’importe quoi. Au lieu de conclure de manière intelligente sa fable sur l’omniprésence du mal, il nous livre ainsi une dernière demi-heure bâclée, qui semble avancer sous le coup d’impulsions scénaristiques maladroites devenant vite d’une faiblesse impardonnable à côté des promesses suscitées par la première partie.
La première heure du film suffit tout de même à nous donner envie de conseiller le visionnement de ce Borgman… même s’il prend de plus en plus des allures de gâchis!
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