30 septembre 2014

DVD: Cold in July (Juillet de sang) **

(Réalisé par Jim Mickle; DVD et BR disponibles au Québec chez Métropole le 30 Septembre 2014)

Cold in July commence comme un film réaliste ayant pour protagoniste un anti-héros nommé Richard Dane, un père de famille sans histoire qui abat un soir un homme s’étant introduit chez lui.
Dans un Texas plein de rednecks, cet acte est considéré comme héroïque par tous les gens qui côtoient de loin ou de proche Dane. Ce dernier, vivant en revanche mal son acte meurtrier, est en proie au remord et à la détresse morale causés par le drame. À cet égard, on trouve très tôt dans le film une scène plutôt surprenante, assez rarissime dans le cinéma américain. Après avoir donné sa déposition à la police le soir du meurtre, Dane rentre chez lui, confus par ce qu’il a commis, et quand sa femme (la trop rare Vanessa Shaw) lui demande s’il va bien, il lui répond sans hésitation par la négative.
D’emblée on reconnaîtra à Jim Mickle la très belle idée de faire jouer ce personnage par Michael C.Hall, fraîchement délivré de la série Dexter dans laquelle il incarnait le sadique tueur. On admettra aussi volontiers que dans le premier tiers du film, Mickle pose les bases d’un drame franchement captivant (la scène, diablement efficace, dans laquelle le père vengeur de la victime de Dane s’introduit en pleine nuit dans la maison familiale).
Après, les choses dérapent rapidement. Le film se mue alors en un improbable buddy movie d'auto-justice réunissant Dane, son opposant (le père vengeur) et un excentrique détective privé, tous les trois lancés sur la piste d’une conspiration entre la police locale, la mafia et un infâme business de snuff movies. Tout à coup, presque abruptement, le récit s’épuise devant nos yeux à mesure que les motivations faisant avancer ses personnages deviennent insaisissables. L’impression d’assister à un film haché sur la table de montage pour devenir un objet dépossédé d’âme ou de vision d’ensemble se fait alors tristement sentir. C'est d'autant plus dommage que le trio composé de Michael C.Hall, Sam Shepard et Don Johnson donnait à première vue très envie de suivre la nouvelle (més)aventure de Jim Mickle (We Are What We Are).
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