26 septembre 2014

20,000 Days on Earth **½

À l’occasion des 20.000 jours sur terre de Nick Cave, Iain Forsyth et Jane Pollard se penchent sur sa vie, ses souvenirs, son oeuvre.

Réalisateurs: Iain Forsyth, Jane Pollard | Dans les salles du Québec le 26 septembre 2014 (EyeSteelFilm)

20,000 Days on Earth est un film à la fois hybride et inégal. La mise en image du personnage de Nick Cave est plutôt réussie, et les scènes de retrouvailles filmées dans une voiture sont de beaux instants presque fantomatiques (principalement l’épisode avec Kylie Minogue). Cependant, entre l'exhumation d’objets et de vieilles photos passées et les discours de Nick Cave, le film ressemble à un autoportrait qui aurait été épuré des maladresses qui rendent ce genre d’exercice intéressant mais qui en aurait conservé le principal défaut (chercher à renforcer l'image de son sujet). Par conséquent, l’ensemble finit par ressembler à une opération promotionnelle, ce qui est d’autant plus regrettable qu'un véritable travail de cinéaste est palpable derrière ce 20,000 Days on Earth. Nous aurions d'ailleurs apprécié que ses auteurs se fassent plus souvent observateurs que promoteurs (voir Nick Cave au travail est un pur bonheur). La scène de concert finale (et son travail de montage, qui permet à “plusieurs” Nick Cave, venant de plusieurs périodes, de se succéder parfois frénétiquement à l’image) est magnifique. Nous aurions aimé voir de tels éléments en plus grand nombre, un artiste au travail étant décidément plus intéressant qu’un artiste faisant mousser son propre personnage.
Malgré nos réserves, Nick Cave est si atypique et sa musique si remarquable qu’il nous est difficile de ne pas conseiller le visionnement de ce film, aussi bien à ses admirateurs qu’à ceux qui ignorent son existence. Il serait toutefois bon de leur préciser de ne pas placer la barre trop haut. Avec les qualités dont il fait preuve, le résultat aurait facilement pu être bien supérieur!
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