Jim, un professeur de littérature accro au jeu (Mark Wahlberg) est poursuivi par des gangsters à qui il doit une large somme d’argent.
Réalisateur : Rupert Wyatt| Dans les salles du Québec le 25 Décembre (Paramount)
Remake d’un film peu connu réalisé de Karel Reisz, The Gambler a d’abord été envisagé comme un éventuel projet par Martin Scorsese puis par Todd Phillips (?), avant d’atterrir entre les mains de l'assez méconnu Ruper Wyatt. Le résultat est un produit d’une élégance certaine, très stylisé dans sa mise en scène, que l’on qualifierait volontiers de divertissement recommandable mais oubliable. La faute n’en revient certainement pas à son acteur vedette, Mark Wahlberg, parfait dans son interprétation d’un homme atteint du virus du jeu, peu aimable aux yeux des siens et d’un cynisme à toute épreuve. Son entêtement presque délirant à vouloir tout risquer en fait un antihéros délectable et fascinant comme on en voit plus trop dans le cinéma américain. Tant que le réalisateur le suit au plus près de sa noirceur, on y croit, comme dans les scènes assez jubilatoires entre lui et ses étudiants, ou encore dans la longue première séquence du film se déroulant dans un casino duquel il sortira lessivé de tout son argent. On sent alors que Wyatt est pleinement avec lui.
Après une première demi-heure intéressante qui permet au film de placer ses cartes, il se met malheureusement à s’égarer dans une multitude de pistes et de personnages, demeurés pour la plupart inexploités et surtout convenus. La noirceur et la complexité psychologique de Jim s’en trouvent ainsi diluées dans un ramassis de scènes inconséquentes, décoratives, dont le comique (voire le parodique) dévitalise toute l’urgence avec laquelle le récit est censé se déployer. On aurait souhaité de la part de Wyatt une plus attentive implication pour son personnage principal, ou encore pour celui de Amy (la jolie et touchante Brie Larson). Mais au final, il n'y aura rien de cela, mais juste un film de plus qui cherche à nous bluffer : trop séduisant et trop sage pour pleinement épouser l’instabilité et la noirceur de son protagoniste… Dommage.